AIRAT ASLANOV
“Fuck the living, make love with ghosts"Quartier
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Surnom : 'Rat, Nav en nom de code (Expression désignant les âmes des morts dans la mythologie Russe)
âge : 29 ans
genre : Masculin
orientation : Son allégeance est jusque là toujours allée aux hommes
métier : Second Saiki-komon
origines : Russo-Tatarsan
âge : 29 ans
genre : Masculin
orientation : Son allégeance est jusque là toujours allée aux hommes
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Attention: passage à caractère plus ou moins sexuel à un endroit! Pour le passer: il est en bleu.
Airat vient de ce pays où le mercure est souvent en dépression. Celui où « quand la moitié du peuple est sous les verrous, l’autre attend son tour ». L’inventeur du goulag et de la solianka, du bortsch et des AK-47.
De son pays, il tient la froideur. Airat n’était pas un homme fait pour les passions ou les ardeurs, et le feu du désir lui avait dés la naissance était interdit. Il existait pour servir ;
Triste soldat de plomb de sa mère.
xXx
Akilina Ivanova était une femme de science avant une femme de cœur. Organe creux qu’elle ne fut jamais capable d’offrir qu’à un homme, qui mourut d’une balle en plein front le 11 Janvier 1990, à quelques rues du siège du partie libéral démocrate, à Moscou. Cerveau entraîné à comprendre celui des autres, qu’elle mit au service d’une vengeance implacable contre ceux qui, au nom d’intrigues politiques et d’alliances mafieuses, lui avaient arraché l’homme de sa vie. Maternité comme un outil, ventre comme un négrier, qui ne servit qu’à lui apporter une vie à manipuler. Un enfant né trois mois trop tôt, d’un père soigneusement sélectionné dans les rangs d’Izmailovksaïa, l’arme mafieuse qu’elle avait choisi pour faire face à Leninskaïa.
01 Septembre 1990
Il attendait dans le couloir, les mains dans son treillis sombre, mal à l’aise. C’était son fils qui naissait derrière cette porte. Ce n’était pas sa femme, qui poussait ces hurlements étrangement maîtrisés, poussés simplement pour la forme. Il savait qu’elle aurait pu accoucher dans un silence totale, cette femme maîtrisé tout de son existence, alors pourquoi son propre accouchement. Pourtant il avait peur. Rien ne l’avait poussé à s’attacher à elle. Elle était arrogante, méprisante, froide.
L’étreinte qu’ils avaient échangés six mois plutôt, à desseins totalement stratégiques, n’avait rien eu de romantique. Après qu’elle lui ait expliqué pourquoi lui, dans un rapide cours de biologie montrant que leur patrimoine génétiques personnels donnerait un bel enfant, et avec cet ultime argument incongru comme quoi elle ressentait un désir certain pour lui depuis qu’ils s’étaient rencontrés – cette femme mentait, elle était incapable du moindre désir, les envies étaient pour les humains –, elle s’était plié à ses volontés. Comme une poupée de porcelaine et de cheveux blonds, ne se départissent à aucun moment de son regard condescendant, fixée sur l’objectif – un enfant – alors que lui profitait ce qu’il savait n’avoir que cette nuit.
Non, il n’y avait rien de romantique entre eux, surtout pas ce bébé, et pourtant il était ici, anxieux comme un père, et pas entrain de former les futurs bras d’Izmailovskaïa. Qu’elle stupidité d’entraîner un accouchement précoce à six mois.
« Ilia Molodkine ? »
Il tourna la tête, son regard bleu transperçant l'infirmière, un rictus sauvage entre les poils sombres de sa barbe noirs.
26 Mais 2000
Le garçon serra un peu plus la main de la fillette, refusant de croiser ses yeux en larme et s’enfuyant dans les ombres et les lumières et leurs poignes. C’était sûrement la dernière fois qu’ils se verraient. Plus de petits signes de la main en quittant l’école, plus de soirée à attendre le lendemain pour passer la récréation à jouer, plus de mots passés de table en table pendant les cours. Désormais, il resterait des journées seul avec sa mère, dans leur appartement de luxe à Cristie Prudy. Parce qu’il le fallait. Parce qu’il n’avait pas de temps à perdre dans l’enfance, et qu’il lui fallait rejoindre au plus vite le monde des adultes. Il laissa sa tête basculer en avant, fermant douloureusement les yeux quand les pleures de la fillette résonnèrent sous le préaux de leur école. Ses bras passèrent autour de ses épaules, il la serra contre lui en écrasant ses lèvres sur sa joue et souffla, puisqu’il n’avait plus rien à perdre :« Je suis amoureux de toi Elena… ! »
12 Juin 2004
L’air brûlait dans son poitrail maigre, alors que ses bras l’abandonnaient, le laissant tomber du haut de la barre de traction. Ilia gueula un mascaret d’obscénités à côté de lui, penchait au-dessus de sa silhouette essoufflée. Mais il ne le faisait plus vraiment réagir. Sa mère lui avait appris à dissocier émotion et action, et il pouvait fixer l’ancien militaire devenu trafiquant sans exprimer la moindre émotion, alors qu’en lui, la rage bouillait. Il aurait voulu abandonner cet entraînement dénué de sens, où il ne faisait que perdrait de précieuses heures qu’il aurait pu utiliser à aiguiser sa psyché cryogénique, et abîmer un corps, qui de toute façon s’évertuait à restait fin et petit. Mais il avait fait une promesse. Quelques jours de cela, une conversation avec sa mère, le sujet douloureux et tabou de son père assassiné, Leninskaïa, les trahisons, le désir de vengeance. Il avait promis de l’aider. Cela passait par un redoublement d’effort dans tous ses domaines d’apprentissage, dont un entraînement physique aussi inutile qu’humiliant. Sa lèvre basse trembla, et son regard se voila de larme, corps osseux qu’il ramassa sur lui-même, des bruits humides de sanglots pitoyables entre ses dents. Ilia s’accroupit près de lui, encore plus de venin sortant de ses lèvres, même si la voix vacillait légèrement. Ilia n’était pas comme eux. Sa mère et lui. Ilia était du monde des proies, de ceux qu’on manipule, marionnettes ignorant être consentantes. Lors qu’il fut assez proche, un bras autour du cou, un grognement sous l’effort, son corps envoyé puis hissé sur le sien pour le renverser et le bloquer au sol. Son point levé au-dessus de son visage comme menace maintenant Ilia en respect, les deux bras croisés devant sa face osseuse où naissait un sourire mauvais et satisfait. Et elle arriva pour la première fois, cette vague irradiante entre ses reins, quand il prit conscience du corps d’un homme sous lui, coincés entre ses jambes, de la houle de son ventre en pleine respiration.
05 Septembre 2005
La première fois qu’il mit réellement un pied dans la mafia. Supplique auprès d’Ilia, sous le regard bienveillant d’une mère voyant son soldat de plomb lui obéir. Maintenant il était assis à côté du fidèle chien d'Akilina, dans cette wagonnette blanche, qui serait bientôt alourdis d’armes. Pas de boule au ventre, pas de gorge sèche, pas de mains tremblantes. Juste l’attente, l’impatience qui lui donnerait presque envie de doubler Ilia dans l’escalier qu’ils montaient, une fois garés dans la cour d’une vielle usine officielle désaffectée. Troisième étage, vitre des couloirs défoncés, débris sur le sol crasseux, végétation grimpant sur les murs. Ilia poussa une porte en saluant un homme en faction devant, révélant un bureau nettoyé et aménagé, des vitres aux glaces intactes, des murs sans lézardes, une table au milieu de la pièce, où un jeune homme au crané rasé lisait un document, par-dessus militaire ouvert sur un débardeur noir. Il releva ses yeux bleus, sourit.« Ha, une nouvelle tête ? Dmitri Volkonski, enchanté. »
Et la vague revint entre ses reins.
xXx
Calme-toi.
Respiration fébrile, gestes saccadés. Il ne sait pas encore, n’y connais rien. Hier c’était impossible, maintenant, c’est en train d’arriver. Les vêtements tombent, les masques aussi. La porte est verrouillée, les rideaux fermés, les lumières éteintes. Les lèvres scellées, les mains avides et caressantes, les cœurs et les consciences paniqués, les yeux ouverts sur l’obscurité.
Cambre toi.
Il crève de douleur, arc-bouté sur le corps de Dima : ils sont dans un appartement mal isolé de la banlieue de Moscou, affalés l’un sur l’autre contre un parquet grinçant, des hommes dans la cours chargeant un camion, moins de dix minutes pour commencer et finir, une simple porte pour les protéger. Pas le temps pour un préservatif, et tant pis pour les risques, qu’il foute sa vie en l’air. Le froid qui mord sa peau, la brûlure au creux de ses reins. Il hait la clandestinité dans laquelle ils agissent, comme par honte, et s’étouffe dans ses sanglots, mais continue, trop conscient que c’est peut-être la seule fois, trop dévoué à l’homme avec lui. Puis les mains de Dima sur ses fesses, qui les serrent lentement et ensuite les caressent, l’apaisant, et la froideur qui part sous ses doigts.
Aime-moi.
xXx
7 Janvier 2016
Elle rampait à ses pieds, pas par volonté mais contrainte, genoux brisé, visage défiguré d’un coup de lame à l’œil gauche, épaule étrangement orientée, une plainte sourde filtrant d’entre ses lèvres. Et lui jouait avec le couteau encore dégoulinant, dardant sur elle un regard de mépris, indifférent à la souffrance qui tordait ses traits. Ce n’était rien face à sa douleur.
« Est-ce que tu as une idée du moment où j’ai commencé à rêver d’aujourd’hui, là, maintenant, de ta face décomposée en réalisant que ton bel oiseau en cage a prit son envol ? A ton avis ? Quand tu as tué Dima ? Quand tu m’as posé ces électrodes sur le corps ? Quand j’ai du m’humilier à un simulacre de branlette devant tes pseudo-scientifiques d’amis pour regonfler leurs certitudes archaïques?
Quand j’ai épousé Olia ? Ou quand je l’ai baisé pour répondre à son vœu d’enfant qu’elle n’aura heureusement jamais ? »
Il avança vers elle, lueur dangereuse du couteau dansant toujours entre ses doigts, reflet de folie dans ses yeux qui ont trop vu, ou a qui on a trop caché. Sa silhouette s’accroupit, méfiant, près d’elle, et sa voix sonna à nouveau.
« Maintenant tu as tout perdu. Comme j’ai tout perdu. Plus d’amant. Plus de fils. Plus de belle-fille, ni de belle famille. Et j’ai veillé à ce que ton genoux ne puisse jamais se remettre. »
Mots qui coulaient d’entre ses lèvres comme un acide, caustiques et ravageurs. Sans écouter la voix de sa mère que la douleur déraillait, il se releva et tourna les talons, quittant la grande chambre en refermant une porte qu’Akilina ne pourrait que difficilement rouvrir. En haut de l’escalier ouvragé de la villa de vacance familiale, murmure chantonnant « Ida », qui fit sortir de l’ombre une silhouette en treillis, des lèvres noirs et des cheveux longs attachés sur sa nuque.
« On y va. »
Et il passa sans un regard pour le corps renversé au milieu des marches, sept marques rouges en pleine poitrine.
18 Novembre 2018
Ida tressaillit lorsqu’il commença à décoller la compresse de son œil. Ou de ce qu’il restait de son œil. Ses lèvres se pincèrent et il détourna le regard, prenant sur la table métallique que leur avait prêté la clinique illégale, la bombonne de Bétadine. Sa main abîmée en emmitouflée dans des bandages glissa sur la nuque de la femme, maintient tendre de cette tête précieux qui le suit depuis huit ans sans jamais faillir, et qui l’a protégé à ses dépends. Doucement, il nettoie les restes suintant de son œil, ignorant la douleur de sa propre main. Puis un baiser sur ses lèvres noires, embrassade russe qui ne peut éveiller du désir que chez elle. Elle sourit doucement, sans joie, voix basse et grave qui s’élève dans le vide de la pièce blanche où ils sont.« Alors c’est finit.
- Oui. Plus de « Nav ».
- Mais tu n’peux pas rester en Russie. »
Il secoua la tête. Trois ans, une trahison, un instant de relâchement de sa part, et elle l’avait retrouvé. Le son de sa canne tapant contre le sol d’un vieux hangar, la pire chose qu’il ait entendu, la certitude qu’il avait vu trop grand. La Russie n’était plus sûr, « Nav », entité mafieuse, enfant anonyme qu’il a crée, avait été en quelques heures démantelée par ses soins. Chaque membre reprenait une vie normale, même si la plupart serait prêts à l’aider au besoin.
« Alors on va oui ?
- Ca te dirait t’apprendre à faire des origamis ? »
xXx
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