N
M

la petite citation

qui fait

grave du bien dans le kokoro

Mayaku

Mayaku, l’idyllique ville nippone, n’est plus. Les guerres de gang, l’avidité et la convoitise du pouvoir, la folie et les flammes, ont tué ce paradis. Et bientôt, ça sera votre tour.
 
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Sam 8 Juin - 11:32
Storm & Whisky | 1

Pétale de cerisier. Sur un lit de whisky. Flottant à la surface, comme une barque au milieu d’un lac suisse. Entre les montagnes, en verre. La profondeur des arômes, les saveurs des abysses. Balancement, flux, et reflux. Quelques ondulations. Mes lèvres plongent, pour une petite baignade. Les eaux d’un étang, sur ma langue. Et dans le fond de ma gorge. Une main dans le rose de mes cheveux. Ceux qui captent la lumière, du soleil. Et la garde prisonnière. Pour nourrir l’éclat de mes yeux. Le bourbon se mêle à la salive. Et au sang. Qui coule sous une peau blanche. La bouteille, encore là. Attendant son prochain rendez-vous. Le prochain verre. Les prochaines lèvres. Le prochain corps à conquérir, de l’intérieur. Le sourire de la chouette. La tour de Hisho comme perchoir, surplombant la ville. Et une vallée entre mes mains, que je dépose sur mon bureau. Je n’ai pas compté les verres de whisky, depuis ce matin. Qu’importe, c’est sans doute, toujours, le premier, ou le dernier, de la journée. Dans les histoires que j’invente. Pour cette ville. Le cerveau, la mémoire et le pensée, de ses habitants.

Entre deux bâtiments, l’absence de la mairie. Réduite en cendre par quelques flammes. Des projets de restauration, en route. Ce qu’il faut, c’est une reconstruction. Balayer, sans doute, les murs et les morceaux de charpente restante. Niveler le terrain. Pour bâtir quelque chose de nouveau. Rompre avec le passé. Les fantômes du pouvoir des maires d’antan. L’omnipotence de Zhen Endô. Comme cette vielle cathédrale, à l’autre bout du monde, en France. Finir le travail de l’incendie. Poser de nouvelles fondations. De nouvelles pierres. En finir avec ce qui fût, pour se tourner vers ce qui sera. Et le faire rapidement. Avant que le temps ne nous prenne de cours. Et que le vent ne nous soit plus profitable. Je m’assois, derrière mon bureau. Mes jambes se croisent, et ma jupe se relève sur mes cuisses. Les rétines glissent sur les pixels de l’écran. Quelques nouveaux documents, falsifiés. Prêt à être diffusé sur internet. Pour distiller le doute, ou renforcer des convictions bidons. Cette mairie. L’ancienne mairesse. Tout ceci n’est, véritablement, qu’une question de temps. Une nouvelle gorgée, de ce whisky. Dont les japonais ont volé la recette, pour l’améliorer ensuite. Ajouter une sensibilité que l’on ne trouve qu’ici. Une subtilité, une douceur. Pas de flamme dans l’œsophage. Seulement mon regard qui se relève, quand la porte s’ouvre. Et se referme derrière lui.

Morgan Marshall. L’origine des flammes. Celui qui nie. Le mannequin décadent. L’avocat ignorant les lois, et se plaisant à les enfreindre. Le protestant devenu pape nihiliste. Le modèle de certains, l’antéchrist des autres. Du blond et du rose dans les cheveux. Des histoires de drogues. Et des récits d’autres de dépravation. Il est celui qui nie, le monde et ses valeurs. Quand je ne fais que le modeler, comme une terre glaise, à mon image, et selon ma volonté. Je me lève. Mes longs cheveux tombant sur mes épaules. Et cachant des clavicules, que les premiers boutons de mon chemisier aimerait faire voir, en demeurant ouvert. Le bruit de mes talons, quand je m’avance vers lui. Et lui tend la main. Un sourire sur le visage.

« Merci d’être venu, Morgan. »

Mon regard glisse, un instant, sur les cernes qui contournent ses yeux. Le teint fade et livide de son visage. Quelque chose de cadavérique. L’aspect d’un de ces drogués, en manque. Un fantôme, dont les muscles ne se contractent, et ne se mettent en mouvement, que par des réflexes primaires. Je lui indique un siège, sur lequel il peut prendre place. Un verre devant lui, que je remplis de ce whisky qui n’attendait que lui. Le liquide se déverse. Lentement. Avant que le bouchon ne vienne obstruer le goulot. Et que je reprenne sa place, face à lui.

« Votre mouvement, The Dawn, jouit d’une certaine popularité. Une forme de débauche découle de votre philosophie, ce qui, selon moi, ne fait que la rendre plus séduisante encore. Mais elle n’est pas au goût de tout le monde. Sans compter que beaucoup ne pourront jamais vous considérer que comme un gaijin ici… Cependant, votre incendie a changé bien des choses. Plus que jamais, Mayaku vit une période trouble. Et, la mairie en cendre, il y a un vide qui doit être combler. Et qui sera combler, la nature ayant horreur du vide. C’est pour cela que nous allons lui venir en aide, vous et moi. Afin de nous assurer que les changements prochains nous soient profitables. »

Il y a la nouvelle menace du Sud. Et la folie grandissante, dans les ruelles du quartier Est. L’incendie fut un tremblement de terre. Et, au large, un tsunami avancé vers les côtes. Capable de tout balayer sur son passage. Il a semé des graines de vent. Et les rayons des projecteurs médiatiques ont permis la germination. Il n’y avait plus qu’à récolter la tempête, assez intelligemment pour profiter des vents et des rafales. Et faire tomber d’autres têtes. Car si ces heures sont troubles, les prochaines seront sombres. Mais il y aura l’éclat, rose, de mes yeux. De mes cheveux. De mes lèvres. Comme un phare dans la nuit. Une luciole fuchsia, une couronne brillante, dans la nuit.
Morgan Marshall
Morgan Marshall
Quartier Nord
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Sam 15 Juin - 20:06
That signifying nothing.
That signifying nothing.
That signifying nothing.



Mon bras gauche contre le torse. L’autre avait l’avant-bras replié contre mon bras et ma main laissée pendante. Mon regard vide aux yeux d’une rossignol charmante à laquelle je ne manquais pas de sourire. La discussion ne faisait que traînasser pour me laisser réfléchir et glousser. Elle m’avait demandé pourquoi la feuille de Ginko, et des conséquences que lancer ma marque pourrait engendrer. Alors, moi, ça m’intéressait. Le revers de ma main efféminée à mes narines ; je reniflais davantage. Et puis il y avait le regard de la rossignol, sa poitrine et les formes de son corps qui maintenait mon sourire. Encore des gloussements, encore des paroles profondes, encore cette envie d’affirmer The Dawn à en détruire tout et n’importe quoi. Des histoires pour de grandes choses. Des rails pour peu de mots, une éloquence charismatique et mesurée. J’n’en sais rien. Au fond tout c’que j’veux, c’est qu’çah s’lance. Your guess is as good as mine. La belle histoire, c’est qu’aujourd’hui tout était perdu pour le Nord, la Mairie et moi-même. Que le seul moyen de se retrouver, c’était de m’écouter. Je ne pouvais pas m’empêcher de m’imaginer que le Nord s’arrêtait d’tourner parc’que The Dawn n’avait pas commencé son endoctrinement. Puis on s’regarde à nouveau, elle et moi, en ayant foutrement rien à s’dire. Alors mon nez dégagé, j’lâche un soupire. Elle est pas mal, cette nana, meerde, si simplement elle pouvait m’apporter des réponses.
Mon attention la quitte soudainement, la coupant dans ces jolies phrases. Visiblement, à part m’ennuyer, à part me rappeler à quel point Hisho avait une mentalité tordue et dégoûtante, ces échanges ne m’aideraient pas. De cette façon, je quittais le mur sur lequel j’étais resté accolé en prenant la direction des escaliers. Ma démarche était digne d’un pantin. Monter les escaliers en était éprouvant. Aucune idée de l’étage où son bureau pouvait être. Aucun intérêt pour les regards ronds des membres d’Hisho à mon passage devant eux. Tous. Tous s’étonnaient de me voir, de mon vivant, peiner à atteindre un énième étage à la recherche de celles qu’ils craignaient. C’était incroyable à voir, ces personnes prêtes à tromper la réalité pour la leur ou plutôt celles de ces trois gurls. La rossignol m’avait suivi à pas de loup jusqu’à ce que sa main s’appose à mon épaule et m’en fasse sursauter. Un battement de coeur qui s’rate. Mon visage tourné vers elle et les lèvres entr’ouvertes. Quoah? Encore elle? Le visage froncé, elle sait pertinemment où je comptais me rendre et pris les devant pour me montrer le chemin. Elle m’arrêta à la porte, me sourit devant mon air fané et me quitta aussi subtilement qu’elle m’avait retrouvé, la rossignol. La porte ouverte. La porte ouverte, et le temps passait, le temps que je comprenne réellement où je me trouvais.
Molly s’était déjà levée. Les talons claquant le parquet. Oh ouais, Hisho, le conseil d’administration. Mes épaules qui se détournent et mon regard pour le vide à mes pieds percutent celui de Sloane. J’en bascule la tête vers une de mes épaules. Me remercier de venir, c’était la plus belle connerie que j’n’avais jamais encore entendu. Dommage qu’elle se prenne autant au sérieux. Quelle journée. Elle s’approche, me tend la main avec un sourire. Je reste uniquement à la regarder sans le moindre geste. Mon corps était douloureux, il réclamait du sommeil et inévitablement du sexe. Cette meuf, le décolleté ouvert, le rose. Mes lèvres se prennent en faute pour davantage s’entr’ouvrir. Elle s’était souvenu de mon prénom et l’avait balancé naturellement, ça m’avait marqué. D’un geste elle m’invita à m’asseoir - The Dawn, l’endoctrination, la fin de Zhen Endô - sueur, tremblement, lassitude. Par deux, trois pas, je prends place au creux dudit fauteuil où mes jambes passent par-dessus l’accoudoir.T’sais, quand j’suis arrivé au Japon, ça a été dur pour moah. J’veux dire, la mentalité est bien différente entre l’Angleterre et ici. Il mah fallu du temps pour m’adapter, et Mayaku est un village tellement différent, tellement à part de ceux qu’le Japon possède, tellement attractive. J’ai réalisé très tôt que pour s’en sortir ici, ouais, ’fallait se comprendre soi-même et dépasser s’propres limites. Aeh, t’n’as absolument aucune idée d’là d’où j’viens. Ni d’ces mayakoïtes qu’ont préféré mettre fin à leur vie que d’voir Mayaku continuer d’s’assombrir encore, encore, et encore. Ca m’a marqué. J’me suis toujours dit qu’la vision qu’on eu l’politiciens, l’maires - ouais, j’ai fais des études de droits - c’était chié d'avance pour nous, qu’on avait d’toute façon aucun avenir avec eux. J’me suis rapprochée d’Yumi Shinogaï pah’c’qu’elle vie sa vie différemment. T’voah, on a eu à prendre des risques elle et moi, d’puis l’début. On savait qu’Mayaku avait a être différente de c’qu’on nous imposait. C’est d’ficile à dire, quand on est vu comme un Gaijin. C’que j’sais c’est qu’y’a des Mayakoïtes qu’pensent comme nous, qu’ont les mêmes valeurs qu’nous pour Mayaku. J’veux juste qu’on s’fasse écouter pour une fois. Je n’sais pas, j’pense qu’on a tout à y gagner d’nous faire entendre dans ce pour quoah on s’engage. On a pas à subir la merde qu’on nous impose et qui rend Mayaku complètement fucked. Mon coude était posé contre l’accoudoir où mes omoplates s’étaient déposées pour parfaire une posture féminine. J’attrape de l’autre main le verre. J’n’avais pah pour habitude de boire, et me renversa encore pour le moelleux du fauteuil. Ma nuque en arrière, le menton qui suit avant de caler mon visage livide droit pour le sien - toujours sans expression, l’coeur en feu et l’entrejambe qui m’démange. Le revers de ma main au verre de Whiksey pour enlever ce qui perlait de ma tempe. J’halète, fatigué. C’était gênant pour moi d’ressentir autant d’excitation. D’se sentir plus Marshall, mais Marshmallow. Un putain de Cinnamon roll devant une pute de glace à la fraise. Mes lèvres jouaient avec le rebord du verre. Ça me titillait. Beaucoup. Trop. Ce décolleté entr’ouvert. Je m’enfonçais encore plus pour le fauteuil, ‘vec qu’une phrase pour m’tourner en boucle, l’esprit dans les vappes, assez lucide pour m’penser à vouloir lui dire, laisse-moi t’péter l’cul bébé, ça m’en tirait enfin un sourire. Ça m’arracherait la gueule d’le dire pour vrai. J’vais passer sur toutes les stories des Mayakoïtes, et ils m’aiment bien. Ils m’aiment bien avec mes ch’veux roses. Ils la voudront, ma feuille de Ginko. J’hochais la tête, battu, épuisé. Le Whiskey qui s’écoule à la commissure de mes lèvres pah’c’que j'n'envisageais pas d’quitter les yeux de Molly en avalant l’alcool. Le bout d’mes doigts pour essayer de récupérer les gouttes rebelles.C’moooon. T’saaais très bien pourquoah j’suis v’nu Moolly. Je clignais des yeux. Ma tête dodeline pour se laisser prendre par le vide où je voyais de manière flouée le croisement de ses jambes, sa jupe remontée. J’te jure. Une nana comme elle, j’en avais pah vu d’puis quatre ans. Dreiden. Je repose le cul du verre pour son bureau passe ma main contre mon visage. La laisse. Un temps. Du silence. La narine qui renifle. J’peux pas m’concentrer. C’fatiguant. J’veux dire, j’ai réalisé qu’on a une putain de réputation avec The Dawn depuis qu’la mairie s’est éteinte avec moi. J’vu à quel point mes actes pouvaient faire réagir les Mayakoïtes malgré moi. Et j’compte rien lâcher. J’suis là pah’c’que The Dawn va devenir une marque. J’veux dire, j’ai réfléchi, et j’me suis dit qu’ça serait une connerie de s’arrêter à une simple terminologie anglaise alors que ça r’présente une vraie expérience sociale. J’n’sais pah où ça va m’mener . . . Pour être honnête j’me suis dit qu’t’avais les meilleures réponses par rapport à tout çah. Comment emporter les Mayakoïtes lah-dedans? Comment leur parler? Comment faire croître c’t’expérience de manière intelligente et la rendre populaire au point d’me rendre gourou d’ma philosophie? La chose est qu’aujourd’hui j’me sens perdu devant tout çah. T’comprends Anémone, j’veux. L’Mayakoïtes. À travers leur vie de solitude. De futilité. J’veux. Rendre l’existence inutile. À travers le regard givré de mon esprit embrouillé et mal réveillé. Mon sourire à pleines dents lui étant directement destiné et ça me remplissait d’une euphorie incontrôlable. Certes, j’avais quelquefois besoin d’elle, mais . . . Quelle journée.
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Dim 23 Juin - 8:22
Storm & Whisky | 2

Un corps décharné, dans le fauteuil. Des cheveux roses, un peu fade, coulant, le long de son cou, de ses tempes. Un peu sur son visage. Squelette disloqué, et déposé là. En attendant qu’un lit se libère, à la morgue. Figure décadente. Substance de synthèse s’écoule dans ses artères. Bouscule les globules, blanc et rouge. Les neurones s’embourbent, comme lorsque le malt inonde mon cerveau. L’alcool, et la drogue. Quelques gouttes de whisky qui glisse sur ses lèvres, et sur ses doigts. Loin des morts qui marchent, il est un fantôme qui flâne. Comme tant d’autres junkies. Comme ceux du roman de W.S Burroughs. Des existants s’effaçant, lentement. Si ce n’est que lui refuse de s’effacer. Combien de temps se refus pourra tenir ? Dans quelques années, quelques mois, quelques jours. Il pourrait bien errer dans les rues de cette mégalopole. Trainer des semelles sur le macadam. Sous la lumière crue des réverbères. A la recherche d’une nouvelle boulette. D’un nouveau cristal, d’une nouvelle pilule. A fumer, à inhaler, à avaler, à injecter. Dans ce corps qui se tord. Il n’a de chance que celle de sa beauté insouciante et juvénile. Il n’a de chance que cette jeunesse, qui ne durera pas éternellement. Je souris. En le regardant, en l’écoutant parler. Morgan, les années passent. Et ton addiction reste. Et quelque part, je te sens Icare. Destiné à brûler, briller, en plein vol. Le météore de Tcheliabinsk. Un réacteur d’avion explosant au-dessus du Pacifique. Mais c’est peut-être notre destin à tous, au final.

Cette verve. Je ne suis pas la seule à l’écouter. Il s’écoute également. Il profite des tonalités de sa voix. Du flow des paroles qui glissent sur ses lèvres. Celui des vagues sur les récifs. Celui du whisky, s’écrasant sur le verre, quand je le fais tourner dans ma main. Océan doré. La promesse d’une ivresse à venir. Une de mes mains bascule quelques mèches de cheveux en arrière. Mes lèvres s’étirent en quelques sourires. Comme devant des investissements à court-terme. Et leurs profits. Gourou, et philosophie. Deux mots qui sonnent comme antinomique, mais qu’il accole tout de même. Comme en se foutant de la sémantique. Qui en dit pourtant long. Sur son projet, et sur lui. Rendre l’existence inutile. Cette fois, mon sourire n’est pas vain. Et ce ne sont plus ses mots qui s’opposent, mais nos visions. La déconstruction de cet univers dénué de sens. La construction d’un château de cartes, avec cette absurdité comme fondation. Il a quelque chose de fou, et de malsain, sur le visage. Je n’ai que du rouge à lèvres, et quelques légers artifices de maquillage. Quelques centilitres de whisky coulent à nouveau dans ma gorge. Tombent jusqu’à l’estomac. Remontent jusqu’au cœur, jusqu’au cerveau. Bien.

« La réputation de The Dawn, tout comme la vôtre d’ailleurs, n’a pas été bâti sur les cendres de l’église. Mais bien dans ce bureau dans lequel vous vous écoutez parler en ce moment même, Morgan. C’est ce que les gens pensent, et ce qu’ils peuvent croire, qui donne naissance à la réalité. En nous autre, nous avons fait de l’esprit du mayakoïte moyen notre royaume. Quand un reportage aborde la question de l’insécurité dans cette ville, selon que nous diffusions des images du quartier ouest, ou des images du quartier nord, la conclusion que le spectateur en tirera sera nettement différente. Un peu à la manière de ces journaux européens, qui accompagne leurs pastilles d’informations sur le terrorisme avec des images d’enfants en train d’apprendre l’arabe à l’école. Dans l’inconscient, il y a un amalgame qui germe, et bourgeonne… la réalité, c’est nous. »

Car la réalité n’est qu’une croyance commune partagée. En cela elle se distingue de la vérité. Nous avons cru aux dieux, qui font tomber la foudre, forgent nos armes, apportent les récoltes, accueillent les morts en leurs domaines. Et c’était la réalité. Nous avons cru au géocentrisme, et même si ce n’était pas vrai, c’était réel. Pour des milliers, et des millions, de personnes. L’infériorité et la supériorité des races, cela fut, et demeure encore, pour certains, la réalité. Et la réalité, aujourd’hui, n’est plus criée dans les rues, ni écrite dans les livres. Elle provient de la télévision, de l’écran et de la lumière bleue des smartphones. D’internet. Quelques mots suffisent à modeler un univers commun. Et je me lève de mon fauteuil. Le verre de whisky, à la main, toujours. A nouveau, le bruit des talons. Mes yeux ne quittent pas son visage de cadavre à crack. Ils le regardent de haut. Pendant que je contourne mon bureau. Je comprends. Le magnétisme qui se dégage de sa carcasse. Et hypnotise les gamines, sur les réseaux sociaux. Je comprends. Le charme de la décadence qui en émane. Une beauté Baudelairienne. Quelque chose de poétique. Et de profondément pathétique.  

« Vous voulez emporter les mayakoïtes dans vos frasques nihilistes, soit. Et c’est bien pour cela que je vous ai demandé de venir me voir. Car nous allons devoir collaborer. Nous le faisons déjà, votre marque de vêtements profite, et profitera, d’une certaine médiatisation. Mais nous allons devoir travailler ensemble de manière plus étroite encore. Mais pour cela, il faudra évidemment que nos deux parties sortent gagnantes de ce jeu… Vous avez fait des études de droit. Et votre minois fait, sans nul doute, craquer plus d’une personne dans cette ville. Alors, que diriez-vous de reprendre la place de cette chère mairesse, elle qui vous a contraint à faire bien des choses dans un cadre relativement… intime ? »

Je me suis approché de lui. Au rythme de mes talons. Au rythme du balancement de mes hanches. Tournant autour de son fauteuil. Comme un rapace, surveillant un rongeur. Là, au-sol, presque rampant. Des yeux de chouette. Dans la nuit. Et mes doigts qui courent et glisse le long de son bras, jusqu’à son épaule. Comme pour souligner la sensualité des instants passés sous les tissus de l’ancienne mairesse. Et planter, dans un trou retord de son esprit tordu, quelques idées. Des graines d’une réalité possible. Et désirée.
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Lun 15 Juil - 0:31
Elle quitte sa place, sa poitrine s’élève, ses hanches se dévoilent et elle s’approche. Elle a son regard sur moi. Je tends mes doigts pour déposer le verre à son bureau. Mes cils papillonnent. Mon attention est a elle. Je l’écoute. Ses doigts parcourent mon bras. Elle le fait avec lenteur. Sa voix portée a mon oreille. Je maintiens l’horizon de mes pupilles dilatées. Et je souris, gêné. Mon visage bascule légèrement de l’avant. Mes lèvres s’entr’ouvrent. Au contraire de Zhen, sentir Molly, ça m’apaisait. Elle venait de me demander d’être le prochain représentant de Mayaku. Mes doigts s’apposèrent délicatement sur les siens à mon bras. Ma nuque bascule en arrière de sorte que mes lèvres effleures les siennes. Tout sourire. L’odeur du whiskey. Un quelque restant de poudre au nez. Mes yeux fatigués qui plongent dans les siens. T’es trop con Drei. Ma main libre vient derrière la nuque de Molly. Elle l’enlace de mes longs doigts fins, s’entremêlent dans ses cheveux et la presse pour rapprocher ses lèvres des miennes. Nos nez se touchent. Je reste à la regarder bien une minute, avec pour seul mouvement mes pupilles. C’était irréel ce qu’elle me demandait. Je lui caresse l’arrière du crâne. Mon visage préfère se reposer contre le revers de sa main. Je reste à penser. Ma main dans celle de Molly, comme si on était ensemble depuis quelques temps déjà. Mes yeux papillonnes, encore. Et mes lèvres grandement ouvertes, encore. Elle me voulait à la place la plus convoitée de Mayaku. Elle mettait en moi ses plus grandes fascinations et une part de confiance qu’elle n’aurait pas accordé a tous. Je crois? S’il-te-plaît, arrête de me vouvoyer. Je veux dire, t’es bien plus âgée que moi. Je la quitte pour venir récupérer mon verre. Après quelques gorgées, il revient à sa place initiale. Tout en délicatesse. Et je reviens. Je me replace avachit contre le fauteuil. Les jambes par-dessus l’accoudoir. Le bassin contre son second. Je récupère sa main pour l’amener contre mon torse. Je bascule mon visage à son bras. Qu’elle sentait bon, Molly. Ses vêtements étaient doux et fins. Je n’pouvais pas m’empêcher de sourire. Ouais, cette nana, avec sa crinière rose, elle était vraiment sublime. Peu importait qu’elle joue une comédie avec moi. Elle me troublait, profondément. Ma pommette à tache de rousseurs vient au contact de son bras. Je jure que cette meuf allait être la mienne. Ma tempe se repose contre elle. Mes yeux fixent le vide. Ils sont lourds. Ils se ferment. J’étais, tellement bien contre elle. Ensemble, on allait faire de Mayaku un carnage. Lui dire oui aurait été trop facile. Ça fait sens. Pour Hisho. Devenir maire implique des responsabilités pour lesquelles mes valeurs ne correspondent pas. Les relations interpersonnels ne sont plus les mêmes. T’connais pertinemment mon point de vue sur la politique, les personnes qui en font partis et toute la merde autour. Un gourou ne fait pas un bon maire. Ce n’est pas le même engagement. La zone de liberté est moindre. Le champs d’actions réduits. Représenter une ville et l’ensemble de ses habitants, un foutu calvaire dans lequel elle aimerait m’embourber. Des discours à avoir. Un présentation de soi à maintenir. Des comptes à rendre au japon. Molly, tu oublies que je suis un Gaijin. Molly, en suis-je arrivé a me foutre de tout au point d’accepter ta connerie? Putain. On déconne. Le whiskey me tournait la tête. Je quitte le bras de la Chouette pour le dossier. Je déglutis. Je peine a m’imaginer maire. Molly. T’es pas sérieuse quand tu m’demandes ça. T’y crois, toi? C’est ça Mayaku? Le nihilisme complet, l’acceptation du chaos pour vivre une vie merveilleuse? La main à mon torse. Je la récupère. La monte au niveau de mon visage. J’appose mes lèvres aux bouts des doigts de Molly. Mes yeux clignent. Un enfant. Je respire chaudement contre. Ça me tournait tellement. Je savais qu’elle se fichait de moi, mais qu’est-ce qu’elle est belle. Je ne voulais pas la laisser partir – comme les autres – par une baise sans lendemain ou par affaires. Décidé, d’un élan maladroit, je me relève pour contourner le fauteuil et la retrouver. Molly, avec ses talons, elle était bien plus grande que mon mètre quatre vingt cinq. Mon visage se lève au sien comme un garçonnet timide. Molly, elle avait une telle présence que ça me givrait. J’étais si proche d’elle que je pouvais inhaler son parfum. Si proche que même le visage pour elle, mes yeux continuait à faire profile bas. Trop déranger par autant d’amour que ça m’en trahissait. Molly, c’était difficile de la regarder yeux pour yeux. Alors je détaille le bas de son visage, l’envie d’embrasser ses lèvres à lui décrocher la mâchoire. Le désire d’être rien qu’à elle pour plus qu’une nuit. Meerde. Dreiden, t’es pas sérieux. Il y a l’une de mes mains pour sa hanche. Eh bien, okay. Fuck it. Par contre, ne t’attend pas à appeler un maire, un maire. Désolé, philosophes et artistes font craindre la politique. L’anarchie, ça changera le nom de la mairie. La décision est prise bien trop rapidement et malgré moi, je le savais. La réflexion dévorée par le pouvoir d’attraction et la conviction de la Chouette. Je n’avais pas l’intention d’aller à son encontre. Elle représente beaucoup pour The Dawn. Plus, elle était intelligente. Et si être maire était de sa volonté, alors c’était pour qu’on y gagne ensemble. J’avais eu le nez bien trop enfariné les heures dernières pour me raisonner plus que ça. Alors aller en ce sens me paraissait être la meilleure des choses à faire. Au final, c’était l’un des plus beau climax que The Dawn puisse avoir. Mon empire ne faisait que de commencer. Ils m’écouteraient tous. Me suivraient tous. Danseraient et chanteraient tous la même mélodie. La marque de streetwear se répandrait encore plus. Je vais devenir cette nouvelle figure pour Mayaku. Le Japon nous en envierait. Anémone . . . Mon corps se dépose contre le sien. Mes lèvres tombent contre sa gorge. Je ne peux pas la regarder. Et elle sent tellement bon. S’il-te-plaît.Dis-moi que tu n’es pas en train de me foutre dans la merde?
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Dim 4 Aoû - 12:21
Storm & Whisky | 3

La mairie. Est un pouvoir trop convoité, trop exposé. Le corps de Zhen Endô, croulant encore sous les gravats. La beauté de son visage laiteux, et les débris grisâtres. Elle n’avait que trop avancée à visage découvert. Dans de belles robes de soirée, un décolletée et de longues jambes. Hypnotisant comme le battement d’un métronome. Le centre de ce système solaire vient de s’éteindre. Une explosion d’étoile, une supernova irradiant la nuit, la ville, les murs, les ruelles. Les réverbères, et les égouts. Il fallait une nouvelle étoile. Et cela ne pouvait être moi. Figure de l’ombre, sous la lumière des projecteurs. Mon visage n’apparaît pas, sur les écrans de télévision. Le rose de mes cheveux, absent des réseaux sociaux. Je brille dans la nuit. Une lueur fuchsia. Qui irradie cette ville. Rien n’est vrai, sinon ce que je décide. Je suis la réalité, et avez-vous déjà vu son vraie visage ? Elle est là, les doigts autour de votre cou. Et vos poumons manquent d’air, quand vous rentrez, seul, après une journée d’un travail bidon, qui ne sert à rien. Si ce n’est payer votre appartement, votre voiture, peut-être, et l’électricité que vous consommez, en allumant votre télévision. Et regarder ce que je construit pour vous. Tout est vrai, parce que je l’ai décidé. Tout comme j’ai décidé, que cette nouvelle étoile, et celle qui gravite autour de moi. Ses mains dans ma nuque. Cet astre qui s’amuse à effleurer mes lèvres, des siennes, quand mes doigts glissent sur sa joue. Une nouvelle étoile, mais pas un nouveau centre. Car c’est autour de moi, qu’il tourne. Frottant son visage contre ma peau. Ses yeux clignant, devant moi. Respirant mon odeur, comme une absinthe, une nouvelle drogue. Car je sais qu’il se foutrait, d’une rupture du contrat entre Hisho et The Dawn. Mais qu’il ne se foutrait pas d’une rupture, entre lui et moi.

« Je ne fais que croire en toi, et en ta vision, Morgan... »

Sa bouche, contre ma gorge. Ses lèvres ressentent la moindre vibration de mes mots. Qui ont l’air si réel. Dans un théâtre monde, les premiers à mourir sont ceux qui en savent pas mentir. Devenir actrice, une nécessité. Afin d’avoir une longueur d’avance. Sur le reste de cette masse informe, qu’est l’humanité. Comme des mouches, en mouvement brownien. Mes doigts, passent dans ses cheveux. Sa main, sur ma hanche, qui se balance, lentement. Laisser mon corps, jouer avec le sien. Tes faiblesses, Morgan, sont évidentes. La drogue, les femmes. C’est ce qui te mènera à ta perte. Ce que tu aimes est ton cyanure. Le poignard qui se plantera dans ton dos. La corde au bout de laquelle tu te balanceras. Ne fais confiance à personne. Ne croit qu’en toi, et en ta vision. Et si tu veux aimer, aimes-toi déjà toi-même. Aimes-toi plus que tu ne te connais. Oublie le temple de Delphes. La connaissance ne prévaut pas sur l’amour que tu dois avoir pour toi. Et je pense à ça, lorsque mon visage descend vers le tien, que mes lèvres cherchent les tiennes. Mais je ne te dirais rien. Car tes failles me sont précieuses. Et que je saurai exploiter la moindre de tes fissures. Alors, contentes-toi d’avoir mes lèvres contre les tiennes. Je l’embrasse. Mes bras autour de lui. Comme un serpent, qui lui injectera, tôt ou tard, son venin. Je goûte ses lèvres, qui dansent contre les miennes. La chaleur de sa bouche. Les résidus d'opiacés. Cette beauté, et cette saveur, que les hommes ne peuvent avoir, qu'en se détruisant. Il me reste quelques atomes de lui sur les lèvres. Ma langue vient les récupérer, pendant que mon regard se pose dans le sien. Et s’y installe, pour s’endormir un peu. Lui laissant une image, et une odeur, qui le poursuivra. Fantomatique. Et spectrale.

« Tu as la force de bousculer tout ça… Je le sais. »

Je m’éclipse, de l’emprise de ses bras. Mes doigts parcourent, le froid du verre de cette bouteille de whisky. Comme ils glissaient sur la peau de ce jeune anglais. Quelques centilitres, encore, dans le verre. Une liquide d’ambre, sur mes lèvres, le long de ma gorge. Je m’approche de cette fenêtre. Donnant sur les toits, les rues, de cette ville pourrie. De mon royaume. Les nuages sont bas. Gris, noirs, et menaçant. De l’eau coule, sur le macadam. Et pénètre dans mes yeux. Qui se teintent de rouge, et qui brillent. Des larmes, que je ne veux lui montrer. Que je ne peux lui montrer. Mais qui jouent, avec les ondulations de mes cordes vocales. Avec ma voix.

« Ce monde-là, il est en train de mourir. Désuet, il appartient à un temps qui n’est plus. Si Mayaku s’enfonce dans les flammes et la fureur, ce n’est pas parce que chacun cherche à avoir de plus en plus de pouvoir. Mais parce que ce système s’essouffle. Le libéralisme, les institutions, l’image, la surconsommation. Cet écosystème s’en est que trop gavé. Et maintenant, il en étouffe. Cette violence dans les rues, c’est une violence qui bouleversera le monde. Et ce monde va s’éteindre, pour laisser sa place à un autre. Et quand il s’éteindra, je m’éteindrai aussi. La défiance envers les médias et les journalistes sont de plus en plus grande. Nous serons parmi les premiers à y passer. Et je ne veux pas m’éteindre… Tu me sauveras, hein ? »
Morgan Marshall
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Mer 7 Aoû - 21:43
La connaissance ne prévaut pas sur l’amour que tu dois avoir pour toi. On s’embrasse. Ses bras autour de moi, comme si c’était vraie. Sa langue qui récupère le surplus. Elle en jouait. Elle se jouait de moi. Son parfum se dégageait à mes narines alors qu’elle me quittait, Tu as la force de bousculer tout ça… Je le sais. Elle préférait la fenêtre. L’ouverture sur Mayaku, sur son monde, rien qu’a elle. Au fond, elle se contrefichait de ma vision, sauf qu’elle ne pouvait pas faire sans. Ce sans, la mettrait en péril - et je le savais. La paume de ma main masse lentement mon visage, comme pour me réveiller d’un rêve qui s’éternise, alors que mes yeux parcouraient les formes féminines d’Anémone. Elle plaidoyait, Tu me sauveras, hein ? Mes cils papillonnaient. Je m’émerveillais devant son corps. Puis mon poing vient contre ma joue, et je croise les jambes sur le fauteuil auquel j’étais toujours avachi. Mon autre bras vient devant le coude de l’autre pour laisser ma main pendre dans le vide. Demande a ton petit copain. Je finis par me redresser. Les jambes croisées et mes bras entre pour me supporter. J’arrêtais de l’observer pour ne rien faire. Mes pupilles se baladaient sans raison sur ce qui pouvait se trouver en face de moi. Je n’en portais pas d’importance, Peu m'importe que le monde s’éteigne, je suis capable de t'allumer à n'importe quelle condition. Alors arrête ton cinéma, coupe le vidéo-projecteur et ravale tes larmes. Tout ce qui m’importait était les actes. Pas plus d’expressivité à mon visage ; je semblais tout naturellement, ailleurs. Quoiqu’il en fût de Mayaku, j’étais foutu d’avance. La drogue me bousillait. Devenir maire, pourquoi pas. Du moment qu’elle faisait le nécessaire pour The Dawn derrière. Elle savait à quoi s’attendre à faire ça. La situation était sous contrôle, l’anarchie comme nouveau nom pour la mairie. Pour sur, devenir maire n’avait strictement aucun sens. En conséquence, Mayaku prendrait la direction de n’avoir strictement. Aucun. Putain. De. Sens. C’est ce en quoi Molly croyait - elle ne faisait que croire en moi, et en ma vision. Je me demandais comment elle arrivait à parler de notion de temps avec une personne qui n’en était carrément plus réceptive. Elle était cette gourou de la communication, Molly, à l’axiome qu’on ne peux pas ne pas communiquer, là où en tant que gourou nihiliste, je négationnais son fondement théorique par l’enclave de tout réfuter. Jesus Christ, tu te rends compte que tu t’enfermes dans ta propre perte de contrôle? Tu es incapable de m’aimer. Incapable. Mes yeux s’élèvent aux ciels. Ils fixent le plafond en papillonant difficilement, puis se détournent vers elle, Je n’suis pah un sauveur, ma valeur ajoutée est dans la foi que j’porte en chacun de nous pour qu’on puisse s’élèver, donc n’espère pas que je vienne te sauver. Tu te trompes de gorge contre laquelle tes crocs venimeux viennent se planter, parce que ce n’est pas mon monde que tu tournes à l’envers - ce n’est pas ce que je t’ai demandé - c’est bien le tien. The Dawn doit avoir une raison d’exister, désolé si c’est trop demander pour Hisho de la répandre. Mes cils, ils papillonnent encore. Les yeux blancs. Mon visage bascule lentement pour que ma nuque fragile puisse se reposer contre le dossier. Elle dodeline. Le plafond encore sous mes yeux. Les femmes étaient toutes compliquées. Ma demande est pourtant claire: répandre The Dawn à Mayaku. Qu’importe les moyens qu’elle allait utiliser. C’est ce que je voulais qu’elle fasse, en premier lieu.
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Mar 3 Sep - 14:03
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Les sillons aqueux, qui creusaient mes joues, s’assèchent. La fin de l’acte vient tarir cette source, qui venait tout juste de s’écouler. Des pigments blancs bousculent les coloris rouges, qui salissaient la clarté de mes yeux. Cet agréable jeu expire, et pousse son dernier souffle. Qui franchit la barrière de mes lèvres. Le rideau tombe. Et les acteurs ne saluent pas. Pas d’applaudissement dans le public. Il n’y a que deux visages, comme sculptés dans le marbre. Comme masques de Venise, comme masques funéraires. Seulement égayé par les couleurs perlant et cascadant le long de nos cheveux. Les sentiments, ne sont qu’un canal de manipulation. Un moyen d’asservir, une arme dont le canon froid est perpétuellement braqué, posé, collé, contre le cœur. Tant de royaumes damnés pour un battement de cil. Tant de destinée abrégée par une cuisse qui se dévoilent. Tant de guerres, ne serait-ce que pour la promesse d’un baiser. Mais il est trop volage. Volatile comme un mélange à risque. La sublimation subite d’un solide en un gaz. Il n’est ni César, ni celui qui déclencha la guerre de Troie, ni celui qui provoqua la colère d’Achille. Il n’a, d’ailleurs, rien d’un prince, ou d’un empereur. Il n’est. Qu’un gamin prétentieux. Dépendant de substances colorés, de liquide et de poudre, d’acide sur des carrés de buvard, posés sur la langue. Il n’est. Qu’un de ces enfants privilégiés, dont la crise d’adolescence s’étend sur des années. Il n’a qu’une vision, dont il prend la partialité pour une vérité universelle. Tout en sachant que la vérité, n’est qu’un concept fumeux. Et si elle n’existe pas, c’est alors que toutes les vérités sont possibles. Y compris les mensonges.

Et la communication, ce n’est qu’un canal pour manipuler ces vérités informes. Qui n’existent que grâce à la stupidité de cette masse grouillante, gonflée de stéréotypes, d’idées reçues, de fausses croyances. L’importance de la télévision, de la radio, d’internet, est alors ici. Continuer de faire grossir ces grenouilles qui éclateront un jour, en voulant se faire bien trop grosse. Car ces vérités amènent une unification, et cette unification engendre le pouvoir. Un pouvoir détenue par d’autres personnes. Au-dessus de ce flot de crânes chauves et de seins tombant. Au-dessus de ces casquettes retournées et de ces vêtements bidons. Un pouvoir détenue par d’autres personnes. Un pouvoir détenue par moi. Car tout n’est que communication. Et la communication n’est pas seulement dans la parole. Elle est également dans les images, et dans les gestes, aussi infime qu’il soit. Nos ancêtres peignaient dans des grottes obscures, avec des pigments pourris, non pas en recherchant une beauté esthétique, mais seulement pour s’exprimer. Et encore aujourd’hui. Yves Klein, Jackson Pollock, Takashi Murakami, Nikki de Saint-Phalle, Jean-Michel Basquiat, Malévitch, Duchamps. Tout n’est que communication. Et même les gestes, aussi infimes soient-ils, ne sont que communication. Et c’est là, une des bases de l’art corporel, de la danse, et le coeur même du théâtre. Et ce junkie que tu es, assis sur ce fauteuil, les jambes croisés, ne fait actuellement que communiquer. Comme ces jambes qui se croisent. Qui n’est qu’une posture commandé par la partie reptilienne de ton cerveau, elle en dit long sur le sentiment de confort dans lequel tu te reposes désormais, Morgan.

« Morgan, Morgan, Morgan... »

Une main passe à nouveau dans mes cheveux, laissant tomber quelques perles roses sur le sol. Elles rebondissent, sans un bruit, et roulent, aux quatre coins de la pièce. Leurs fracas est recouvert par le bruit de mes talons, qui écartent mon corps vénusien de cette fenêtre. Le monde, sera toujours le monde. Et moi, je serais toujours ce savant mélange d’Aphrodite et d’Athéna. Avec cette démence latente, héritage de Caligula. Et quoi d’étonnant. Dans le lignage, qui y avait forcément quelques migrants italiens. Transportant ces gênes. De la beauté. De l’intelligence tactique. Et de la folie. Alors mes doigts viennent à nouveau caresser le verre froid de la bouteille de whisky. Et la saisir, comme un serpent prêt à étouffer, assassiner, et avaler sa proie.

« Comprenez bien une chose. Hisho n’a pas besoin de vous, et de votre risible bande de junkies anarchistes. Notre collaboration, elle ne tient, pour l’heure, qu’à ma gentillesse présupposée. Une gentillesse qui n’est pas sans avoir un prix. Un prix qu’il faudra payer. »

Et l’ambre vient à nouveau s’écouler à l’intérieur de ma gorge, de mon œsophage, et infiltrer mes réseaux sanguines, les veines et les artères. L’éthanol deviendra éthanal. Et il continuera de métaboliser, à l’intérieur de moi. Mon bras retombe le long de mon corps, de mes hanches. Tenant la bouteille. Et mes jambes aussi, se croisent. Mon visage s’incline légèrement, provoquant le balancement de cette rivière rose, glissant sur mes épaules, et mes clavicules. Je l’observe un peu plus. Cette charogne vouée à une décomposition précoce. Entre quatre planches, il sera comme les autres. Qu’il se passe unique, ou non. Il n’est pas un de ces beaux flocons de neige, aux formes et aux aspérités que l’on ne peut retrouver ailleurs. Il n’est qu’un grain de sable. Un autre déchet plastique que l’on balance à la mer. Et il pourrira. Lui aussi. Comme des millions d’autres avant lui.

« Ce n’est pas seulement un contrat que vous avez signé. Mais bien un pacte. Vous connaissez Marlowe ? Vous n’êtes rien d’autre que le pauvre Docteur Faustus. Et Hisho fera le travail, mais je viendra, un jour, chercher ce que vous me devez. »

Laisse-moi contourner ce fauteuil. Autorise mes doigts, à venir jouer, encore un peu, avec la peau de ton cou, qui se tend sous la caresse. Et que tu l’autorise ou non, ils sont là. Et dans son dos, je me penche vers lui. Nos cheveux se rencontrent, et s’entremêlent, légèrement. Un sourire vient sublimer mes lèvres, dont le souffle s’écrase contre son épiderme. Et d’ailleurs, je viens embrasser cette parcelle de corps, déposant quelques atomes, un peu d’humidité, de sensualité, sur lui. Laissant planer l’instant, quelques secondes. Avant de me redresser. Et de verse. Sur ce crâne prétentieux. Le restant de la bouteille de whisky. Quelques cinquante centilitres. D’une liqueur importé, et hors de prix. Pour beaucoup de pécore de cette satanée ville. Et je regarde l’ambre couler. Avec ce sourire, qui se transforme, sur mon visage. La douceur mutant en sadisme.

« Je pourrais faire tomber cette tête d’un claquement de doigt. »  
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Sam 14 Sep - 15:16
mon coude laissait les doigts de ma main pendent au vide. molly ne laissait aucun choix à notre proximité - et ce n’était pas pour me déplaire. au moment où nos cheveux s’entremêlaient, que ses doigts parcouraient l’étendue de mon corps et que ses lèvres par son souffle se laissait aller à moi, mes pommettes rosirent. elle manipulait mes émotions, en connaissance de cause. elle savait qu’accélerer mes processus psychiques était un moyen sûr pour arriver à me rendre plus captif. le whiskey s’écoulait sur chaque parcelle de mon visage comme une douche dorée. mon prénom, elle l’avait prononcé trois fois, il me revenait en boucle. ses formes et son odeur. alors que je peinais à me redresser au fond du fauteuil, mon échine frissonnait. mon visage s’élevait au sien d’une lenteur inestimé par des lèvres entr’ouvertes. mon coeur ratait un battement. la mairie explosée. mon corps poussé de part et d’autres entre the dawnien. tink’ qui écrit fuck avec un eye-liner bleu à ma gorge. l’image de mon père décédé. un rail pris un peu trop rapidement. l’ensemble des the dawniens ralliés à ma vision. tout était sous mon contrôle. je restais là, délirant et mon excitation ne faisait que croître. délicatement, il était à mon tour d’ancrer un regard - plus lucide - pour celui de molly. elle me tenait en tension. ma respiration saccadée en annonçait la couleur. tu peux me tutoyer, like definitively. silence. il n’y a rien a comprendre. tu crois en ma vision - puisque telle qu’elle est fondée - cet absolu pour vivre de la liberté naturelle au travers de l’amour de soi et des autres - elle ne peut infine, qu’être adoptée - et tu t’en sers à raison pour hisho. et c’est ok, j’n’ai rien avec ça. elle manquait d’intelligence pour me penser pauvre d’esprit. il était clair qu’elle adoptait la posture de manipulatrice perverse. que chacun de ses faits et gestes avaient pour vertus de me dominer. puisse t-elle comprendre que ses sévices psychologiques, je savais les considérer et que son discours n’était ni consistent, ni cohérent, qu’en ça, elle était mauvaise oratrice et menait de surcroît hisho vers une mauvaise direction. si ton souhait est celui de bâtir ton propre monde à mayaku est-ce nécessaire de me déconsidérer? es-tu réellement prête à accomplir ce que tu veux en agissant ainsi? je veux dire, tu t’adresses à un philosophe-artiste nullement inscrit en ton monde de l’opinion: jugements et menaces me sont stériles. puis, c’est dans les capacités de tout un chacun, à mayaku ou ailleurs, d’être capable de faire tomber quelqu’un. i mean, c’est possible de se parler intelligemment anémone? mes mains à ses hanches, bassin contre bassin, la tension sexuelle était d’autant plus forte. mon visage rosit parmi les giclés de whiskey portait toute son attention à elle. mes lèvres s’étirèrent en un radieux sourire, lui affirmer que, well, je n’ai rien avec le fait d’être maire pour veiller sur mayaku et lutter à tes côtés contre ce monde simplement fucked. il est de notre responsabilité d’agir. en ça, the dawn doit avoir une raison d’exister. comment tu comptes t’y prendre? qu’est-ce que tu attends de moi?
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