N
M

la petite citation

qui fait

grave du bien dans le kokoro

Mayaku

Mayaku, l’idyllique ville nippone, n’est plus. Les guerres de gang, l’avidité et la convoitise du pouvoir, la folie et les flammes, ont tué ce paradis. Et bientôt, ça sera votre tour.
 
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Dim 19 Mai - 19:22
D’abord un café. Long, noir, serré. De l’essence dans une tasse fissurée, de l’or noir pour une journée inachevée. Le temps file, implacable, il court et s’envole. Lorsqu’elle relève les yeux, il est vingt heures passés, et sa fatigue recouvrée. La Souris réprime un bâillement, une larme perle, glisse et roule sur l’arrondi d’une joue alors qu’elle patiente. Une, deux, cinq et huit secondes. La machine gronde, dégueule son trésor broyé. Elle en connait bon nombre qui ne supportent pas d’ingérer cette molécule jugée excitante après quinze heures, celle là où la théine, qui se plaignent de l’alerte provoquée, de difficultés à s’endormir. Elle, levée depuis trois heures ce matin là, ne pense pas qu’une dose de plus, ou de mois, changera quoi que ce soit à son état. Elle attend que le flot brûlant s’arrête, elle glisse ses doigts dans l’anse. Le mug est chaud, c’est agréable contre sa paume gelée. Il fait froid dehors, trop froid pour cette saison. A moins qu’elle ne soit en train de choper la crève, ça expliquerait sa fatigue, peut-être.
Ses pas la mènent à un pouf, négligé devant un écran de télévision éteint. Par terre, le tapis est couvert d’objets en tous genres. Ranger ne fait pas partie de ses qualités, crayons et pinceaux s’emmêlent et s’entremêlent, il y a des feuilles et des dessins partout, qui trainent et s’envolent. Elle en a parfois retrouvé dans la rue, parce qu’elle a oublié de clore le panneau de la fenêtre. Parfois, ce sont d’autres mayakoïtes qui les découvrent. Un vieillard qui accroche une feuille sous sa canne, une gamine qui la ramasse, coincée dans une plaque d’égouts. Ce soir, il fait trop froid pour laisser s’infiltrer un courant d’air agressif, alors elle essaie de ne pas marcher sur tout ce qui s’amasse au sol. Un crâne, une raie, un phare et une fleur. Dix ans plus tôt, alors qu’elle vivait encore chez son oncle, jamais on aurait eu à la reprendre sur l’état de sa chambre, Yukisada se voyait être une menace trop importante pour qu’elle en oublie ne serait-ce que de faire les poussières. Aujourd’hui, elle en a plus grand chose à foutre. Seul son matériel est soigné, et l’officielle et rébarbative paperasse administrative.

Son cul posé sur le coussin, elle prend une gorgée, savoure l’amer d’une boisson qu’elle ne sucre pas, puis elle allume la télé. Elle zappe, rezappe, cherche une chaîne intéressante, une série devant laquelle laisser son esprit divaguer, s’arrête sur les informations. Un bébé singe voit le jour dans un zoo à Tokyo, un attentat à Paris, la bande annonce d’une des dernières productions hollywoodienne, puis des sirènes, un double meurtre, deux visages affichés à l’écran. Deux faciès familiers, l’allure rude d’un chef de clan implacable,
la tignasse rose d’un avocat déjanté.

Son corps se fige, son coeur fait un bond. Il percute sa cage thoracique avec la puissance d’un taureau, la perfore avec l’acéré d’un poignard. Et puis il palpite, martèle, coup par coup, sa poitrine meurtrie, il tape si fort que durant un instant, elle n’entend plus que cet organe qui frappe et cogne. Quelques mots résonnent dans son esprit, une seule idée qui trouve écho entre les parois de la confusion. La mort d’un ami, la disparition d’un frère. Ca lui broie la gorge, ça lui retourne les tripes.
Elle n’écoute plus, n’entend plus. Les mots qui lui proviennent de l’écran ne sont plus qu’un amas de sons indistincts, un brouillard bourdonnant. Ca dure dix interminables secondes, puis une voix s’extirpe du vide, soudainement nette et compréhensible, un brusque retour à la réalité d’un monde qui se contrefout de sa douleur. Une dame annonce la météo, cette semaine il fera beau et chaud. Phyméris se fait la réflexion que ce n’est pas un temps pour un enterrement, et puis elle se demande si elle mettra une robe. Elle n’aime pas les robes.

Sa main tremble. Son corps tremble. Son esprit hagard peine à assimiler les informations qui lui parviennent, à vrai dire ses viscères ont toujours été plus réactives. Et puis elle imprime, et puis elle souffle. Ses larmes de fatigue se sont muées en des larmes de souffrance, elle a la sensation d’avoir un étau qui lui écrase la cage thoracique, mais elle souffle, expire, réfléchit. L’espoir vain d’un être endeuillé, elle croit en une erreur, cède à un déni naïf. Elle pose sa tasse sur la table basse, percute la bouteille, renverse du café, saisit son téléphone. Elle a les phalanges qui s’agitent plus dangereusement que celles de ces vieilles femmes atteintes de Parkinson, elle voit moins bien que ces hommes handicapés par une myopie avancée. Ses paupières ne sont qu’une maigre barrière à ce flot d’émotions qui la domine, mais en dépit de ce corps qui lui échappe, elle parvient à trouver le numéro du rebelle devenu modèle. La Souris lance l’appel, et puis elle écoute, comme elle le fait toujours. Elle écoute le vide, martelé de bip incessants, douloureux, et puis cette messagerie insupportable, voix déformée et mécanique d’un enregistrement automatique. Elle l’écoute trois fois, abandonne, cherche à concrétiser son espoir autrement, compose le numéro de l’une des proches de Morgan. Dans son esprit s’accumulent de naïfs arguments qui la poussent à valider sa thèse, des suppositions qui, après tout, ne semblent même pas si déraisonnables. Elle connaît cet homme, son goût pour le spectacle et sa volonté de parvenir à ses fins, elle connaît sa détermination et son culot. Ce coup de théâtre, cela pourrait n’être rien de plus qu’une comédie, de la poudre aux yeux pour aveugler un ennemi qui veut sa peau. Oui, vraiment, et puis elle imagine ce sourire qu’il arborerait, à voir ainsi une ville entière en émoi face à l’annonce de son trépas, elle l’imagine se fendre la gueule.

Elle écoute le vide, les bips incessants, encore, et enfin la voix d’une femme bien réelle. Elle écoute le délicat d’un phrasé réfléchi, et l’assuré d’un ton qu’aucune émotion, aucune tristesse ne trahit. Bientôt, elle obtient une réponse, la conclusion d’un suspens qui a fait d’elle rien de plus qu’une feuille malmenée par le vent, fragile et frissonnante. Ce qu’elle a supposé, ces choses qu’elle s’est dite pour réchauffer son coeur, puis dont elle s’est convaincue durant ces quelques minutes sont vraies. Et si le soulagement qui lui a tiré un sourire nerveux est sincère, Phym se sent encore terriblement mal.

La douleur qui l’avait saisie demeure, moindre, une plaie ouverte, à peine anesthésiée. Le vif de sa peine s’est muée en une anxiété qu’elle ne peut contenir. Alimentée par une dose considérable de caféine, par des émotions qui la chamboulent, elle l’a poussée à sortir de chez elle, à sortir pour se défouler. Une vingtaine de minutes plus tard, sa marche forcée n’a rien calmé.
Elle pénètre dans un pub du quartier nord. Elle pousse une porte, anonyme elle se faufile dans une maigre foule. Elle avance, cherche un visage connu. Dans la fumée, sous les néons, elle repère un rose pâle maudit, alors elle s’approche, et dans le dos du fautif, elle vient sévir. Ses doigts se glissent sur son oreille, ses phalanges se refermèrent sur le délicat de son cartilage, et elle tire. Comme on lui tirait les oreilles quand elle faisait une connerie, elle tire sur la sienne, pas assez fort pour lui causer le moindre dommage, assez fort pour lui faire un mal, assez fort pour qu’il tourne la tête.

- T’en as d’autre, des idées à la con comme ça ?!


Dernière édition par Phymeris Deteripsa le Mar 9 Juil - 11:00, édité 1 fois
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Jeu 23 Mai - 19:19

Coffee, Ginko & Diplodocus



INT. QUARTIER NORD, PUB FOX&HOUNDS

Mes lèvres s’étirent en un mielleux sourire en coin. Phymeris Deteripsa. Mon regard s’était posé sur l’iPhone à l’écran qui s’illumine de manière saccadé. Une. Deux. Trois. Puis l’absence de ces flashs incessants pour ne laisser qu’à la présence d’une vie sa place dans son extinction. L’abandon. Mes lèvres entr’ouvertes exhalaient. En tailleur, reposé sur un oreiller à même le sol, j’élevais mon visage au miroir qui me faisait face. Seul, à l’intérieur d’une pièce où je m’aimais prendre le temps à la méditation. Je me confronte à mon propre regard de givre et y perçois toute la dureté. Assuré que Hisho ait fait son travail. C’était ce que je voulais. Une couverture sur ma mort. Pointer le doigt sur la véritable criminelle. Ma narine se plisse et je renifle par réflexe.


Phymeris Deteripsa.

Elle était là pour faire naître ma vision. Mes pupilles dilatées parcourent l’étendue de mon bras où sont dessinées d’incroyables feuilles de Ginko. Un tatouage traditionnel. De l’encre. De la souffrance. Ressentir l’instinct de survie comme passage naturel vers le monde spirituel. C’est ce que je l’avais obligé à faire. Ce qui s’était passé entre nous avait tout d’anormal. Je l’ai volontairement laissé, choquée. Elle qui connaissait mon corps pour l’avoir percé. On parlait d’un rituel et tout avait basculé à l’annonce de cette volonté. Entre sang et encre. Hurlement et délivrance. Supplication et endurance. C’est ce que je voulais et elle ne me contredirait pas. Elle était celle qui tatouait l’emblème qui portait ma vision, par extension celle de Mayaku. Elle me connaissait. Elle savait ce vers quoi je me dirigeais et au final, pas du tout. Elle possédait une force d’esprit que nous - elle et moi - n’avions même pas soupçonnés. Elle était l’une des salvatrices de The Dawn. Celle par laquelle d’autres se verraient eux de même conditionnés par leur instinct de survie et s’adonner à mes convictions. Mon index dessinait les formes de la tige du Gingko. Mon souffle, je n’entendais que ça. Et mon visage se déportait à nouveau pour le miroir. Mes lèvres s’ouvraient d’autant plus lorsque je repensais aux cendres, vestige de la mairie, que Phymeris a vu par Hisho. Cendres que mes yeux ont vues avec une profonde délectation. Mon visage bascule très lentement sur le pendant gauche de mon épaule. L’image. Mes mains à celles de Zhen. La fumée. Imposer le chaos. Autant de noirceur inscrite au cadre la nature. Une image qu’Hisho avait immortalisée aux yeux de tous. C’est ce que Phymeris avait vu. Ce qu’elle allait croire. Inévitablement. Pour que sa croyance dévie pour la volonté de me retrouver, parce qu’elle me connaissait comme bien d’autres. Je me redresse. Me considérait de pleins pied. Elle n’y croirait pas. S’y serait résolu. Et ça faisait partie du jeu.
Je me décide. Enfin. Descends ces marches qui me mènent à l’étage inférieur. Je suis. À la vue des Mayakoïtes qui se rendaient d’ordinaire au Pub Fox & Hounds. Chaque visage à moi. Chaque voix réduite à mon silence. Chaque émotion retenue. Pour me considérer. Je suis. Pour que le chaos règne sur Mayaku. Pour que les Mayakoïtes voient l’absurdité par laquelle on se joue d’eux. Pour qu’il me reconnaisse comme celui qui voit cette absurdité et les en écarte, de facto. Pour qu’il me craigne, s’il n’en était pas de cet ordre-là. Et que. Parce que je suis la negation. Aucun pouvoir, conséquences de violences, ne me résiste. Et que. Parce que je rejette tout principe moral et toute religion. Me revienne de droit tout ce que Mayaku possède. Et de droit ça me reviendra. Mieux que personne, je maîtrisais ce domaine. Mieux que personne, je savais mener ce territoire japonais. Et ce seront mes commandements qui marqueront l’Histoire. Mes commandements qui seront contés par ces personnes destinés à influencer Mayaku, à ceux qui tenteront de m’arrêter, pensent pouvoir me piéger, à, en une finalité, toutes les personnes pour qui Mayaku influence leur vie. Je descends de la dernière marche. D’un même élan un nordien tenta de s’attaquer viscéralement à moi et par une dague bien aiguisée, un membre de The Dawn lui lacère la gorge. Il tombe pour moi. Et sans l’estimer, je me rapproche du comptoir. Et ils m’acclament. Et je me fendais la gueule parce que tout ça, c’était absurde.

Entre les fumées et les néons. La fine silhouette de La Souris, vient. Ses doigts à mon oreille qu’elle tire. Assez fort pour que ça me fasse mal. Assez fort pour que mon corps se déporte pour elle. Phymeris. Nos regards se croisent par un échange électrique avant que mes yeux ne se préfèrent à la détailler de la tête au pied avec plus de douceur. H-hh-hhha, m-merde. désolé que ça t’ait autant plu! Lui annonçais-je avec un sourire naturellement charmeur, mon regard vide ancré dans le sien. Mes doigts récupèrent son poignet. Qu’elle me sente. Qu’elle comprenne que tout ça était bien la réalité. Un sourire, encore. Je te paie quelque chose à boire?
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Mar 9 Juil - 10:58
Il sourit. Ce p’tit con sourit. Charmeur, rieur, puéril. Comme si la vie était un jeu, comme si sa vie était un jeu. Plus qu’une partie de dé, car le hasard n’a rien d’exaltant, plus qu’une partie de poker, car le bluff n’autorise qu’un unique vainqueur. Plutôt une partie d’échec. Une stratégie appliquée à grande échelle où il est à la fois le joueur et l’une des pièces, manipulant et manipulé. Finalement, à peine plus qu’un marionnettiste habile et impitoyable, qui n’a aucun scrupule à sacrifier ses atouts au profit d’une cause, au profit d’une victoire. Il incarne le marionnettiste, il incarne la poupée de chiffon, il est l’acteur, mais avant tout le réalisateur. Celui qui, une fois son oeuvre connue, reste dans l’ombre, le spectateur des spectateurs, celui qui regarde la foule plutôt que le film, qui regarde les rires, qui regarde les larmes.
Qui regarde ses larmes.

Elle a envie de le gifler. Elle sent sa paume la picoter, ses doigts fourmiller, et ce sourire la narguer. Elle aimerait le faire disparaître, ce foutu rictus, détruire cette insouciance naïve qui la fait culpabiliser d’avoir été si émotive, d’avoir été dupée. Elle se sent bête, elle se sent idiote, une enfant blessée par une blague de mauvais goût. Une blague qui ne lui était même pas adressée au final. Elle abhorre cette sensation, celle d’avoir été manipulée contre son gré, celle d’avoir foncé droit dans le panneau, et de voir qu’il s’en contrefout, qu’il joue qu’il s’en contrefout. Comme si les dégâts qu’il pouvait causer ne lui importait pas, comme s’il ne devait surtout pas assumer en public un minimum de culpabilité, de compassion.
Elle a envie de le gifler, de lui faire ressentir tout ça. De se venger peut-être. Parfois, elle le hait, ce frère qu’elle affectionne pourtant tant. Elle le hait quand il est égoïste, elle le hait quand il l’est à ses propres dépens.
Ses doigts sur sa chair ne sont qu’un maigre réconfort. Phyméris perçoit sa chaleur sur sa peau, sa vie, son énergie. Il est toujours là, elle aussi, tout va bien dans le meilleur des mondes.

La Souris fronce les sourcils, oublie sa démangeaison. Elle pourrait opiner à sa rhétorique, mais elle à la gorge trop nouée pour faire un mouvement. Ses muscles sont raides, tendus. Elle mériterait un massage en plus d’un verre, ou un nouveau tatouage.

- Tu peux même m’en payer cinq, histoire de faire passer la pilule.

Elle sourit. Ses zygomatiques la tiraillent, ça sonne faux, mais il fait trop sombre pour que quiconque s’en rende compte. Elle est trop fière pour trahir davantage ses émotions, de fait, elle ne dira rien sur l’état dans lequel elle était quelques trente minutes plus tôt, ni sur sa colère. Après tout, elle le connait ce diplômé rebelle, son culot lui est familier, son ambition aussi, une part d’elle l’admire pour ce qu’il est capable d’accomplir. Elle relativise, s’approche, s’impose, se glisse entre Drei’ et un parfait inconnu pour accéder au comptoir. Son cul passe tout juste, mais elle a pas besoin de plus. Ces cinq verres, elle compte bien les obtenir, quitte à niquer sa soirée, autant faire ça hydraté.
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Mar 16 Juil - 1:11
Mes doigts délaissent le poignet de Phymeris qui pose son cul sur le tabouret. Je la suis. La paume de mes mains me hissent à même le comptoir. Le son d’Akane était bon. De la dark transe. De l’endroit où je m’étais placé, je pouvais la voir s’agiter derrière les platines. On s’capte, j’lui fait un clin d’œil. Elle remet son casque, j’agite la tête avant de déporter mon attention pour Phymeris. Tout sourire. Mes doigts s’entremêlent à sa crinière rouge. J’connaissais déjà sa bière préférée, alors, je bascule vers le serveur et lui passe commande. Il se presse, puis il nous sert les boissons avec un jeu de mains assez bluffant. Mes yeux se ferment, le verre entre mes doigts. Ma tête s’agite. Je glisse le rebord du verre a mes lèvres et boit quelques gorgées. Je jette un œil à l’ensemble du pub. The Dawn devenait une grande famille. Dommage que Phymeris n’en fasse pas partie. Cela dit, vue l’temps qu’elle passe avec moi, ca en devenait tout comme. Je n’avais pas envie de la forcer. Elle était assez mature pour savoir qu’elle se plantait. Je récupère son verre des mains du barmaid et le lui dépose sous le nez. Mon avant-bras touche le comptoir. Mon visage se place devant le sien. Je souris. La même que celle qu’on fait a Londres. Les lumières retenaient mon attention. Un coup violettes, un autre coup bleu. On s’en prenait pleins les yeux avec par moment de la fumée blanche. Et le temps tournait. Des nordistes allaient et venaient. Aucun débordement, pour le moment. Je m’apprêtais a discuter avec Phym’ quand soudainement on attrape mon bras et me tire vers l’avant. Jodi et Tink. J’me retrouve contre les deux, a me faire peinturlurer le visage, ça les amuse. Ça m’amuse. Elles me laissent, un diplodocus sur la joue, ma bière changée pour un irish coffee et je râle. Et ça les fait marrer. Mes yeux en l’air. Je prends le coffee d’une main. Mon bras tatoué des feuilles de Gingko colle celui de Phymeris. Toujours comme ça avec elles. On les arrête pah, ces deux-là. Que je lui annonce avant de me hisser à nouveau sur le comptoir. Mon sweet avait cette avantage de s’illuminer aux lumières UV du pub. Dessus, des personnages de jeux vidéo des années 90’, des tags, des caractères de déviances. The Dawn suintait la rébellion. On embrassait l’anarchie. C’est ce qui plaisait certainement à Phym’. Au fond, si elle passait le plus clair de son temps à venir me voir, c’était bien pour se couper des valeurs que Yumi imposait à l’Est. Mes doigts viennent se glisser sur sa nuque. Je me penche et la regarde droit dans les yeux. C’est terminé Phym’. Adieu la loi martiale. Adieu cette avare. Adieu cette m’as-tu-vu-princesse-impératrice qu’a fait d’Mayaku un ennuie déplorable. Désolé, derrière sa politique, il n’y avait rien. Des opinâtres, des relates d’opinâtres et entre Mayakoïtes, des débats d’opinâtres. Ça fait chanter les médias, ça t’fais croire un tas d’choses qu’au final t’en a rien a foutre. Sur la fin, elle y croyait elle-même plus. Phym’, la Mairie c’est qu’un début. Je veux dire, il va falloir s’y faire. ‘fallait que j’me fasse passé pour mort, pas pour elle, pour les tiens. J’suis pas ton frère, Reiji est parti et çah - sa mort - çah n’faisait pas partie de ma stratégie. Phym’, l’père de Yumi a tué le mien et on m’a vengé. T’parles trop Drei. T’es au courant au moins? Il suffisait que je mette un pied dehors pour me foutre en l’air. Entre les frères de Yumi, les pro-Endô, les anti-Gaijin, tout ça annonçait rien de bon pour moi. Perché sur le comptoir, mes jambes se balance. Je croise Akane de loin. Lui sourit. Je descends. Il me fallait sniffer. Je récupère la poudre depuis la poche de mon sweat et l’étale sur le comptoir. Ma nuque fragile s’élance en suivant le rythme entrainant de la musique sourde et vibrante. Pendant ce laps de temps, l’alcool me tournait, Phymeris n’était plus là et bon sang, qu’est-ce que j’avais envie de ce rail. J’trouve ma carte. Apprécie le son. Claque ma carte. Regarde la poudre parfaitement aligné. Tout sourire. Ma nuque fragile suit le rythme de la musique. Sourde. Vibrante. Les deux rails. Mon index à ma narine. J’inhale. Redresse la tête. Exhale. Papillonner des yeux. Dévoiler à l’Esteuse ma grande gorge et uniquement détourner l’œil pour finir par la remarquer, elle qui se fait appeler la Souris, tant elle est silencieuse. Elle a qui je devais mon tattoo et ceux sur les prochains endoctrinés. Je finis par venir derrière Phym’. Mes mains à ses épaules. Ils glissent jusqu’à ses bras. Et mon torse contre son dos. Ma joue contre son épaule. J’étais défoncé.
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Mar 30 Juil - 18:13
Y’a sa main sur le verre. Il est froid, humide, ça rafraichit sa paume, et ça suinte sur sa chair. Elle imagine qu’ils devraient trinquer tous deux, célébrer la résurrection d’un homme, la vie d’un miraculé, fêter la réussite d’une grosse et insultante arnaque, un mensonge éhonté si gros mais si impactant qu’il en ébranlerait une ville entière. Elle imagine qu’elle devrait tendre son bras, que son verre vienne percuter celui de Drei’, que ça fasse “ cling “. Elle n’entendrait rien, avec le bruit, la musique, et les mayakoïtes qui gueulent tous plus fort les uns que les autres dans l’espoir de se faire entendre. Elle aurait inventé ce petit bruit, à force d’association d’idées, elle ne l’aurait certainement pas perçu. Mais le geste aurait été là, symbolique. Kampaï
La Souris ne fait rien. Elle remercie le présumé trépassé, consciente qu’il a choisi la boisson en sachant qu’elle lui plairait. Elle la porte à ses lèvres, prend une gorgée, puis deux. C’est doux, trop à son goût, elle aurait besoin d’une dose plus conséquente pour se remettre de ses émotions. Un peu de feu, de l’alcool qui lui brûle la gorge, histoire qu’elle se concentre sur cette sensation, et pas ce vide. Phym’ déteste ces sentiments, et elle peine à se reprendre. Culpabilité, reproche, colère, et cet effort pour tout cacher. Elle boit trois autres gorgées, et regarde les couleurs. Ca explose dans tous les sens, le rose, le bleu, le jaune, fluorescents, iridescents. Ca lui nique les iris, et la fumée lui agresse les naseaux. Elle, elle est vêtue de noir, une tenue de deuil, comme une prémonition. Y’a que ses cheveux, roses, qui éclatent sous les UV, le fushia de la souris, le pâle du macchabée. Le dinosaure, le café, la bière. S’il ne veut pas de son irish tous frais payés, elle le lui en débarasserait bien. Il entame sa logorrhée avant qu’elle ne puisse se proposer, alors elle l’écoute, par dessus les basses et l’électro. Elle pèse ses paroles d’homme aux grands idéaux, avocat, politicien, rebelle, décidé à faire bouger les chose. Qu’importent le feu, le sang, les ambitions, la droiture ou la justice. Ici, c’est chacun pour soi et Dieu pour tous. Mais elle ne croit pas en Dieu, et elle ne sait pas jusqu’où tout ceci les mènera. Une guerre civile ou un rêve mort né, un poussin tué dans l’oeuf ? Si une chose dérapait, une seule, infime … Ce serait la fin. Trop d’impliqués, et elle s’implique trop, sans se décider sur son camp, sans se décider sur ses motivations. Phym’, elle est la souris, minuscule, invisible, parasite. Un rongeur qui grignote là où y a du grain, qui rampe devant les félins et qui espère que contre quelques services, on puisse la laisser mener son petit train de vie sans la croquer, sans l’avaler tout cru.
Quel est son camp ? Qui défendre, qui trahir, qui rejoindre ? Elle a la sensation d’être impliquée dans des évènements qui la dépassent, d’avoir été trop naïve, trop longtemps, elle a la sensation que bientôt, il lui faudra faire des choix, car soutenir deux causes qui, un jour, pourraient devenir opposées n’est pas viable.

La tatoueuse n’a aucune idée de quoi lui répondre, à ce frère illuminé, rêveur, aujourd’hui elle le trouve illusionné. D’abord trompée, elle se voit confrontée à des paroles emplies d’espoir, déterminées, une promesse qu’elle n’est pas en mesure de croire quelques vingt minutes après avoir été si douloureusement dupée. Son acte ne relevait pas que d’un coup d’éclat, mais d’une manigance si bien ficelée qu’elle en impacterait toute la hiérarchie de la ville, tout son fonctionnement ? Il ne lui apprend rien, elle s’en doutait. Mais l’espoir n’est pas une magie que l’on peut contrôler, une alchimie que quelques artifices peuvent concrétiser. Ca s’alimente, avec le temps, comme un feu nourri de bûches. Et ça peut s’effondrer, à grand coup d’eau, à grand coup de sanglots. Et quand y’en a plu, y’en a encore. Ca va de même avec sa théorie. Plus d’avarice, plus d’hypocrisie ? Plus de mensonges et de manipulation ? La politique, c’est ça, et elle est certaine que ce qui suivra n’y changera rien. Ca reste de la politique. Mort ou pas, elle a cru au trépas, comment se réjouir ? Phyméris n’est pas de ces personnes qui peuvent passer d’une émotion à une autre d’un claquement de doigts, avec quelques paroles enthousiastes. Pas quand elle ne sait pas où est sa place, quel est son camp. Et la mort de Reiji ne fait qu’appuyer cette horreur dont elle prend conscience.

À coup de grandes questions existentielles, elle rythme ses déglutitions, de l’alcool pour faire passer le doute, et ça empire. Lui choisit la drogue, et lui est bien. Plus le temps passe, et plus elle a la sensation qu’elle n’a pas sa place ici. Il y a ses bras qui enserrent ses côtes, ses cheveux qui lui chatouillent la nuque. Sa joue, qui appuie sur son omoplate. Elle a l’impression d’être une bouée de sauvetage à laquelle il s'agrippe, mais une bouée percée, dégonflée, inutile, et il va se noyer.
Son propre coeur tambourine, dans sa poitrine, dans ses veines. Son malaise augmente, et son angoisse empire. Elle a besoin d’air.
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Mer 7 Aoû - 19:07

Je calais mon visage précisément contre le creux de sa gorge. Un large sourire. Phymeris était douce, confortable, apaisante. Elle n’avait rien dit. Elle n’avait rien fait. Seulement, bu. Elle était chiante à mourir. Ennuyante à souhait. Pourtant, si douillette. Mes lèvres entr’ouvertes lâchèrent une grande expiration. Ses deux poignets entre mes doigts, je l’attire contre mon torse de toutes mes forces. Le tabouret sur lequel elle était perchée tombe contre terre - on en entendait même pas son fraca tellement le son d’Akane emplissait toute la salle - on quittait l’espace du bar. Entre la foule, je maintiens Phymeris et danse. Danse contre elle, contre l’ensemble de toutes ces personnes déchaînées aux sons de la musique entrainante. Je savais. Je savais qu’elle aimait ça, Phymeris, la musique. On se rendait souvent ensemble à des technivales à l’Est. Notre truc à nous. On pouvait y rester jusqu’au petit jour et s’enchaîner des week-ends là-dedans qu’on en était pas lassé. Ouais. Phymeris et moi, on adorait la musique. La fumée nous dissimulait par moment, elle et moi. Mes épaules s’agitait de part-et-d’autres. Ma tête dodelinait. Mes yeux s’abandonnaient au plafond. Mon menton s’élevait en l’air. J’étais perché. Complet. Mon visage retrouve celui de ma compagne esteuse. Mon index vient tortiller une de ses mèches alors que mon sourire continuait de rayonner. C’était à peine si on arrivait à se voir correctement à travers la brume de couleurs. Tout ce violet, ce bleu, ce rose et ce blanc. Je voulais qu’elle oublie. Qu’elle sourit, elle aussi, la souris. Car quand les chats ne sont pas là, les souris dansent. Mes doigts se placent à son épaule et je remets ma tête contre son épaule. Nous étions en face de la DJ. Au son de la musique, à l’ambiance autour de nous, j’entraînais Phymeris à gigoter avec moi. Puis, ma main lui prend son poignet. On se trouve un canapé sur lequel je l’amène à s’assoeir. Je récupère un feutre rouge sur la petite table basse. Mes yeux n’exprimaient rien a part du vide. Je positionne un genoux entre ses jambes avant de venir à califourchon sur l’une de ses cuisses. J’étais un poids plume, après tout - on est pas mannequin pour rien, il faut le dire. Mes doigts à son visage viennent coller l’arrière de sa nuque contre le divan moelleux. Sa joue était toute à moi. Je commence par une tête, un large cou, un dos rond et finir par une queue pointue. C’était qu’un trait, de belles lignes et épuré. Un diplodocus. L’animal dissuasif contre ses prédateurs. Phymeris, cette femme forte qu’on sous-estime trop. Le feutre tombe. Il roule sur la banquette, chute. Je me redresse. La manche de mon sweat à mon nez. Mes avant-bras viennent contre mon visage et je me remets à danser. Tout seul. En mon esprit. Bien. Tout était tranquille ici. Aucune pression. On vivait comme on le souhaitait. On faisait ce qu’on voulait, n’importe quand, n’importe quelles putain d’heures. Regarde. Regarde-moi. Phymeris. Apprend. Apprend qu’on peut s’amuser à n’en jamais finir. Mes bras s’élèvent en l’air et je saute sur place au son de la musique, hochant la tête tellement c’était bon. Prend mes doigts, relève-toi. Phymeris. Commence à t’amuser. On est bien ici. Je l’entraine avec moi. Il y a mon bras qui contourne son épaule. Mon visage qui lui sourit. Je veux qu’elle me sourît aussi. Je veux qu’elle arrête de réfléchir. Crois-moi, Phymeris, tu perds du temps à trop penser. Le temps est arrêté. Il n’y a pas de temps. Rien est prévisible, ici, comme demain le restera. Lorsque tu comprendras que les jugements n’ont rien à faire ici. Que nous ne portons aucun intérêt aux luttes inter-quartiers. Que notre intérêt n’est ni dans le pouvoir, ni dans aucun de nous. Laisse-toi simplement aller. Ils s’adonnaient tous à ma vision qui était celle de ne pas en avoir. Ils avaient compris à quel point je pouvais m’être indispensable pour eux sans qu’ils ne sachent vraiment pourquoi. Je prends le bras de Phymeris derrière ma nuque pour qu’on saute ensemble. Je l’observe, lui souris. Tu sens, l’adrénaline montée? Tu entends, ton cœur se soulever par la joie? Mon index se pose délicatement sur son nez pour s’enlever aussi vite. Tic et Tac. Qui se prennent par le bras et s’entraîne mutuellement dans un tourbillon de joie. Une ivresse inassouvie. Combien de soirée on a passé ensemble, Phym’. Combien d’étoiles on a comptées, mort de fatigue. Tout ce que tu avais fait, ces soirées-là, c’était d'être heureuse ; avec moi.
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Sam 10 Aoû - 17:37
La coke, ça donne des super-pouvoirs ? Le don de vision ? Ou bien développe-t-il un sorte de sixième sens chez celui qui le consomme ? C’est comme si Drei’ lisait dans ses pensées. Même complétement défoncé, presque tanguant, il agit comme s’il devinait quel était exactement le comportement à adopter pour la remettre d’aplomb. C’est étrange, d’ailleurs, quand on y pense. Elle a toujours côtoyé les camés. Enfin presque. Outre le fait qu’ils puissent être d’une fiabilité relative, il est habituel qu’ils jouissent d’un égoïsme certain une fois déconnectés de la réalité. Comme s’il ne subsistait plus qu’eux même, leurs hallucinations, leur plaisir. Le reste du monde n’existe plus, ça ne devient qu’un brouillard épais, coloré, d’effluves et de sons indistincts. Avec la cocaïne, c’est pas exactement pareil. Il y a l’éveil des sens, la désinhibition, ce sentiment de toute puissance et de science infuse. Certains en prennent pour être plus efficace au taff, d’autres pour l’euphorie. Lui, pour quoi ? Et qu’en est-il d’elle ? Oui, elle est chiante. Alors une forme de culpabilité peut-être ? Il y aurait tellement mieux à faire, tellement plus exaltant. Il y a cette DJ, là haut, qui le regarde comme si elle mixait pour lui seul, et puis ces deux nana qui délirent plus loin, à peinturlurer elle ne sait pas quel nordiste de jade, de mauve et de turquoise, qui ont l’air aussi pétées que lui, et avec elles la promesse d’une soirée bien plus amusante. Mais Phyméris préfère l'interpréter comme un sincère soucis de son bien-être. Après tout, elle l’a toujours connu puéril mais bienveillant avec ses proches, et elle en fait partie non ?

Elle sent sur ses poignets les doigts du rebelle. La pression de ses bras refermés sur son corps, et puis qui la tirent en arrière. Elle croit qu’elle va tomber, mais c’est le tabouret qui choit. La souris se raidit, elle se fout bien d’elle même, du tabouret, mais l’espace d’un instant, elle a cru qu’il tomberait sur ce type qui est assis par terre, au milieu du monde, son tee-shirt entre les mains. Il va bien, et il y a Drei’ qui l’attire sur la piste, alors elle l’oublie. Ils se mêlent aux danseurs, ombres et lumières se confondent sur leurs visages, la fumée rend cet instant fantasmagorique. Parfois il y a la foule, insouciante, des dizaines de mayakoïtes qui agissent indépendamment des autres, à la fois beaux et dangereux à se laisser aller sans se soucier d’autrui. Mais aucun ne lui marche sur les pieds, aucun ne lui donne le moindre coup, et devant elle, il y a Drei’ qui gambille, et qui part la même, la fait se déhancher à ne pas la lâcher en dépit de tous ces gestes. Ca fini par lui tirer un sourire, et son petit coeur commence à se réchauffer. Au fur et à mesure, ses propres gestes se font plus naturels, ses muscles crispés se détendent, et lorsque le présumé mort vient lui dessiner sur la joue, elle doit se mordre la langue pour ne pas que son sourire déforme l’esquisse.
Il n’y a qu’un trait. Phymeris n’est pas certaine d’avoir saisi la forme de la créature. Quand il retourne sur le devant du bar pour se laisser entraîner par la musique, elle sort son téléphone. Il est minuit, et avec son appareil photo, elle découvre le dinosaure sur sa mâchoire. Il est réussi. Après tout, elle a connu le nordiste en taguant avec lui des murs de hauts dirigeants, et il a un certain talent.


Elle commence à s’amuser, finalement. Drei’ est parvenu à lui rendre une bonne humeur volée, bien malgré lui, par une annonce pourtant tout à fait calculée. De le voir si heureux, vivant et insouciant, ça lui rappelle que parfois, elle aussi peut se l’autoriser. De quand date sa dernière soirée ? Ces derniers temps, elle a eu la sensation de n’avoir fait que travailler, et son corps l’a senti. Mais réveillée depuis trois heure la veille, elle imagine que celui-ci ne tiendra plus longtemps sans stimulation. La tatoueuse retourne récupérer sa bière au bar, qu’elle finit cul sec, puis elle commande deux autres boissons. Danser un verre à la main est un exploit qu’elle a apprit à accomplir à force de côtoyer l’avocat reconverti. Elle lui tend le second, et à son oreille, elle essaie de se faire entendre.

- Tu me devras encore quatre verres ! Peut-être que je songerai à te pardonner ensuite !

La jeune femme aurait aimé discuter plus longuement avec lui des raisons qui avaient pu le pousser à se faire passer pour mort. Des implications, ainsi que du secret qu’il faudrait garder encore un moment, elle le suppose. Mais pas ce soir, pas maintenant. Au milieu des Insouciants, elle laisse son corps se détendre, suivre le rythme de la musique qui, des immenses enceintes installées à chaque angle du pub, vient percuter jusque dans sa cage thoracique. Les yeux mi-clos, elle fait basculer sa tête. Ses mèches roses chatouillent sa nuque, son épaule, et l’alcool rend tout ça plus irréel encore.
Ca semble durer des heures. L’alcool dans leurs verres descend, il arrive qu’elle l’aide à finir, comme s’il en avait besoin … Mais Phym’ aime partager, et puis c’est toujours meilleur chez les autres.
Il vient quand même un moment où, fatiguée, elle retourne s’asseoir, profitant qu’un couple ait levé l’ancre pour poser son séant sur le confortable coussin d’un divan installé contre le mur. Son souffle est coupé, mais son sourire est sincère. Sur sa joue, l’encre du diplodocus a bavé, et le stylo qui trône sur la table devant elle lui fait de l’oeil. L’envie de dessiner la saisit, comme si jamais elle ne pouvait assouvir ce besoin de créer, mais ses doigts restent attardés sur son verre, presque vide, poisseux et collant. Un client fin beurré lui a renversé sa vodka sur le bras.
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Lun 12 Aoû - 21:32
Il y a des histoires qui restent incontournables. Incontournables quand bières il y a. Phymeris Deteripsa venait de se faire renverser de la bière dessus. Du moins, c’est ce qu’il s’est passé au moment où je me suis rendu à son canapé. Ma langue coincée entre mes dents du bonheur me retiennent de rire; aussi mon visage se détourne pour ce frère qui ne maîtrisait plus vraiment ses gestes. À mon tour alors, de venir laisser la bière d’une spectaculaire vague - qu’on aurait pu capter au ralenti avec un bon appareil - s’éclater contre son visage. Et moi, rire de m’en faire recevoir à mon tour. Ma silhouette se tourne à moitié en voulant éviter l’inévitable - mes cheveux étaient trempés et une partie de mes vêtements aussi, qu’importe. L’inconnue à l’Esteuse s’éloigne. Je laisse mon corps aller au canapé. Mes pieds se croisent sur la table basse. Un bras contre le dossier. L’autre porte le reste de bière à mes lèvres. Ma nuque se dépose. J’observe le plafond sans grand intérêt quand je laisse rouler la chope pour qu’elle s’explose en morceaux de verre. Les néons luisent contre. Toutes ces lumières se réfléchissent. Je ramène un de mes genoux contre mon torse. Mon bras libre vient l’entourer. Mon visage se redresse ce qu’il faut pour épier les filles qui s’amusent encore à emmerder les potes. Un sourire en coin, à peine, puis rien. Droit devant moi, je ne fais que bâiller. Il commençait à faire tard. Après, qu’est-ce qu’on s’amusait. Trempés, Phymeris et moi, par la bière. Amusé, d’avoir dessiné à sa joue, un foutu diplodocus qui n’avait foutrement aucun sens. Il était tellement plaisant, de se laisser porter par autant de fumer, de musicalité, de luminosité. Éveiller sa conscience à ces horizons insoupçonnés. Phymeris se sentait mieux. Je t’assure, Phymeris, que si tu continues à vouloir passer ton temps à me côtoyer, tu te comprendras de mieux en mieux. Tu t’épanouirais à croire à ta liberté. Celle que toi-même, tu possèdes et restreints. Ye, ce diplodocus en aurais-tu cru l’existence avant que je ne te le dessine? Et s’il n’était pas le signifiant de ton initiation à ta propre liberté? Ma langue entre mes dents, je recommence à lui sourire, comme un enfant. Phymeris se prenait beaucoup trop la tête avec Mayaku. Je n’étais pas dupe. Elle m’en voulait pour mon acte à cause de sa peur intérieur qui croît. Cette peur vient des sentiments qu’elle me porte - que je considère pleinement. Par le simple fait d’être à mon contact, je l’amenais sans qu’elle s’en rende compte, vers autant d’harmonie, joie et sérénité que son monde de craintes et de doutes se disperserait telle une brume éphémère par tant de pluie. Elle prendra conscience des éléments qu’elle ne voudra plus dans sa vie pour suivre son propre chemin. Je l’amène à prendre d’elle-même ses propres décisions pour mener sa vie comme elle l’entend. Au cœur de l’amour, la joie, l’harmonie et la sérénité. . . Il y a l’alcool, en elle, mais pas seulement. Il y a le feutre, au creux de ses doigts, et la passion. La vérité de ses actes. Plus rien n’est statique entre nous, après tout, nous ne sommes que des atomes qui gravitent. Cette croyance supérieure, Phymeris arrivera à l’atteindre, pallier par pallier. Mes côtes roules contre le canapé. Je m’approche délicatement d’elle. Mes yeux viennent aux devants des siens. Elle veut me dessiner dessus, c’est ce qui la ferait le plus kiffer - et je le savais. Mon regard se ferme à demi épris d’un air enfantin. Pardonne-moi, enfin, dessine sur moi en fin. Désolé, je sens ta tristesse, et c’n’était pas d’mon intention. j’veux entendre c’que ton cœur a à m’dire.
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Jeu 22 Aoû - 13:00
Elle n'aurait pas soupçonné Drei' d'un naturel vengeur. Du moins pas de la sorte, pas à répondre «oeil pour oeil, dent pour dent » comme l'aurait fait un gosse impulsif. Après tout, le garçon aux pupilles givrées - pupilles pétées oui - est un grand diplômé, un homme de droit, d'une droiture avérée. Un individu à qui on a enseigné quelques notions de bien et de mal, de légal et d'illégal, à qui on a appris à parler, à discuter, à débattre, ainsi à régler des conflits verbalement, plutôt que de recourir à la violence, c'est quelqu'un à qui on a enseigné l'importance d'un médiateur, plutôt que l'art et la manière de faire justice soi-même. Drei' est un avocat, Drei' a du approuver des codes, faire ses preuves. Et pourtant là, sans hésitation aucune, il a craché sur les textes pour défendre une cause qui ne méritait même pas de tels honneurs. Pour un bras humide, pour un bras poisseux, le voilà qui va jeter à la figure du responsable le contenu de son propre verre.

Phymeris ne s'y attendait absolument pas. Lorsqu'elle l'a aperçu tourner les talons, retenir la fille par le bras, elle imaginait une discussion polie, peut-être l'émission d'une question. Après tout, la nana avait des paillettes plein le museau, plein la gueule, le rendu était ouf sous les projecteurs, sous les néons, qu'il essaie de s'en procurer ne l'aurait pas surprise. Elle n'aurait certainement pas soupçonné ce geste vif, ce mouvement précis. L'imprévisible de la scène couplé à la comique grimace que fit la nordiste en se prenant la douche tira à la tatouée tatoueuse un rire inattendu, qu'elle ne pu refréner en voyant la dame s'énerver. Son visage déconfit n'avait plus rien de gracieux, car la bière avait fait glisser les pigments de couleur sur ses joues, et fait couler son maquillage. Le Khôl qui soulignait auparavant ses yeux avait bavé sur ses pommettes, ce n'était plus qu'un dégueulis de saleté qui lui rappelait, non sans lui tirer de nouveaux éclats, le faciès de la Marieuse dans Mulan, son ire ridicule de même que ses menaces, théière en main.

Elle était encore en train de se marrer lorsque Morgan revint s'asseoir à ses côtés. Lui aussi, était tout sourire. Ses mèches dégoulinaient sur son front, elle percevait le goutte à goutte de l'alcool qui tombait sur son nez. Et ces lèvres, harmonieuses, tirées en une esquisse béate, fierté et malice se disputaient la lueur qui, dans ses yeux, dissimulait presque la dilatation de ses pupilles.

- Ce diplodocus en aurais-tu cru l’existence avant que je ne te le dessine? Et s’il n’était pas le signifiant de ton initiation à ta propre liberté?

La plus jeune haussa un sourcil, répondit du tac au tac.

- Ma liberté, je ne la possède pas déjà selon toi ? Liberté et responsabilités ne sont pas contraire tu sais.

Il était couvert de bière, bien plus qu'elle qui déplorait son son avant bras soit devenu tout collant. Et alors qu'il tentait de s'approcher, elle posa sa paume à plat sur son torse. À plat sur un vêtement gorgé d'éthanol, gorgé de sucre. Elle secoua la tête, réprimant un nouveau rire facilité tant par sa consommation de boissons fermentées que par la scène passée, d’autant plus facilité qu’elle souhaitait éviter partir dans des discussions déprimantes.

- Et tu veux m'approcher dans cet état ??

Et elle était là, ses phalanges tout contre le tissu imbibé, son bras tendu pour séparer leurs corps, lorsqu’il se confia, et parla de la tristesse qu’elle devait ressentir en cet instant, et parla de son deuil. Son sourire manqua de s’estomper, comme de la craie effacée à grand coup de brosse. Son sérieux manqua de la contaminer, comme plus tôt ce fut sa joie de vivre qui lui fut communiquée. Dans son esprit, une voix qui n’eu pas encore tout à fait été noyée par l’alcool fit preuve d’une remarque pertinente : un choix s’offrait à elle. Se laisser entraîner, ou hausser les épaules, nier, repousser ? D’y penser pourrait bien tout gâcher.
Son sourire revint, et son bras resta raide, sa main sur son coeur, pour le garder à distance, pour le sentir palpiter.

- C’est bon, n’en parlons plus ce soir okai ? Je suis absolument plus en état.

La boxeuse se saisit du feutre. Un feutre noir, banal, il avait déjà du tracer surl’épiderme de bien des mayakoïtes des dizaines de dessins, des traits droits, d’autres indistincts, des mots interdits ou bien quelques croquis salaces. Elle avait d’autres idées en tête.

Phymeris relacha le précepteur rebelle, elle s’approcha de lui d’elle-même. Une jambe pliée sur le coussin, l’autre dans le vide, elle lui saisit délicatement le menton. D’autres femmes avaient déjà posé leurs marques sur sa joue, le long de sa mâchoire. Des empreintes qu’elle ne souhaitait ni recouvrir, ni compléter, alors elle descendit, vint dénuder son épaule pour y tracer des constellations, pour y tracer des racines.
Son corps entier pourrait être une oeuvre d’art, plus qu’un support d’atours prestigieux, sa chair pourrait être la toile de myriades de tableaux éphémères.
Le crayon remonta sur sa clavicule saillante, accentua un relief délectable. Il glissa vers son cou, et alors gênée par le tissu d’une chemise inopportune, la petite Souris prit l'initiative de le décharger des premiers boutons, le feutre à l’instant calé entre ses dents le temps d’un office qui semblait demander toute son attention. La musique n’était plus qu’un détail secondaire, la fumée, le bruit, les danseurs exaltés qui, sur la piste, se foutaient bien qu’elle fût en train de déshabiller leur idole, elle les oubliait, tous, ses doigts dansaient sur la couture de son vêtement.

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Ven 13 Sep - 19:47
    le feutre parcourait ma chair. phymeris toute contre moi, s'amusait. mon regard de givre s'élève pour le sien. je ne comptais plus le nombre qui adorait me dessiner dessus. ses doigts contre le tissu parcourait la texture. mon sourire rayonnait pour elle. l'ambiance était bonne cette nuit-là. les traits prenaient des formes qui m'étaient invisibles. ma nuque contre le dossier se détourne sur un côté pour me permettre d'observer les alentours. l'ensemble des mayakoïtes présents - nordistes ou non - passaient du bon temps. des couples s'étaient formés, isolés pour s'embrasser. des amitiés se sont renouées, les bras autour des épaules, des sauts au rythme du son. depuis que la mairie eut été détruite, le pub amenait de plus en plus de mayakoïtes. aucune restriction d'âge n'avait été faite. si bien que la plus jeune d'entre nous devait avoir vers les quatorze ans, et déjà son style vestimentaire affirmait clairement the dawn. des signes kanji mêlés à des représentations visuelles freak. un eye-liner uv qui mettait en valeur ses yeux lorsqu'elle déambulait de-ci, de-là du fox&hounds. une gamine incroyable qui s'affirmait en ce qu'elle était. il est arrivé que nous soyons restés à parler plusieurs heures, et en lui demandant ce qui l'avait motivé à rejoindre the dawn, elle m'avait répondu, pour être libre et se sentir libre une personne a besoin d'avoir le total contrôle de lui-même et ne pas se faire dire d'agir. ce a quoi je lui avais répondu, fuck yeah. et elle en avait ri.
    je ne jurais plus par la liberté civile depuis bien longtemps. j'avais quitté le tribunale par un fuck et m'y rendait uniquement pour défendre des clients en accord avec ma philosophie. je crachais sur toutes ces années d'études, toutes les difficultés rencontrées avec le japonais qui n'était pas ma langue natale et c'était sans compter les histoires compétitives entre étudiants - à la fac de mayaku, un étudiant de ma promotion s'était fait poignardé. mon entrée au tribunale avait été un calvaire, personne ne voulait me prendre sous son aile pour mon caractère déviant et pédant. une sacrée merde. aussi, nous ne sommes pas définis par notre métier. je ne suis pas le code pénale avalé durant toutes ses années, ses méthodes rigides enseignées sous l'exigence asiatique ; bel et bien un je m'en foutiste qui privilégie l'aspect humain et authentique de sa vie. et toutes ces personnes, autour de nous, se sont ou vont s'accorder à suivre leur propre et unique vision comme déterminant essentiel. eh, magie nous voilà! j'espère que tu es content·e d'avoir rejoint the dawn.
    mon sourire s'était éteint. mes lèvres entr'ouvertes depuis un bon moment. mon nez saignait et les gouttes sanguinaires traçaient chemin aux dessins de phymeris. je commençais à planer. toutes les couleurs tenaient mon regard en éveille. par contre ma conscience était purement absente. je ne m'attachais désormais plus aux sensations, au poids de la jeune esteuse contre moi et même les tracer sur la peau, je ne les ressentais plus. la folie externe ne me dérangeait pas autant qu'elle ne m'atteignait plus. un rêve éveillé. ma main se dépose sur le fauteuil. je prends un temps pour me redresser sans sentir mon poids contre phymeris. un sourire. un sourire pour l'ensemble de ceux qui s'éclatent. le bruit sourd de l'hardcore d'akane. mon visage, et tous mes membres sont las. une infime partie de lucidité pour vouloir récupérer la bière et arriver à la porter à mes lèvres pour m'assouvir. des rires, des sauts, de la dopamine à tout va, et moi pour initiateur. celui qui tient à peine sur ses bras et qui leur sourit, parce que tout allait bien. peu importait que ma mèche effilée et rose traverse la moitié de mon visage. que la fumée ne me permette pas de distinguer correctement formes et humains. je restais ainsi, à uniquement hocher la tête au gré de la musique ambiante.
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