N
M

la petite citation

qui fait

grave du bien dans le kokoro

Mayaku

Mayaku, l’idyllique ville nippone, n’est plus. Les guerres de gang, l’avidité et la convoitise du pouvoir, la folie et les flammes, ont tué ce paradis. Et bientôt, ça sera votre tour.
 
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Yumi Shinogaï
Yumi Shinogaï
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Havoc _ ft Vasily  Empty Havoc _ ft Vasily

Lun 11 Juin - 22:16
_  They call me a menace, they said that I’m cursed, but something about me making them jealous. So listen and learn.



C’est chaud. La main délicatement portée à ma poitrine, j’ondule avec lenteur. Une journée entière à paresser, sur une plage sans la moindre traces de vie. La saison des bikinis approchent à grands pas et n’étant que très peu patiente, mes pas me guidèrent ici bas. Le cul ensablé à admirer la houle se déchaîner. Les cheveux virevoltant à chaque bourrasque ainsi que cette odeur salé me rendirent quelque peu nostalgique. La nostalgie accable mes projets, elle ralentit mon âme et rend à ma peine peu à peu soulager un goût amer. Le soupire éteint par une bourrasque plus violente, je grimace. La main remontant à mon visage, j’observe autour de moi. La nuit pointe le bout de son nez et le soleil se lovant contre la mer capte mon regard. Vasily, tu vas rater ça. Un sourire léger, le silence, du moins, la nuisance humaine semble ne pas exister.
Mon dos retrouve la chaleur d’un sable doux. La main délicatement portée à mon front, j’admire. Un nuage danser contre ses étoiles timides. Elles sont là, nous guettes sans pour autant s’exposer. Leur sainte mère la lune n’est pas encore présente pour les garder. J’aspire, tordant mon corps dans une position fœtale. Mes pensées s’envolent un instant, je me sens petite, vulnérable, attendris par la nature environnante. Ça me soulage, un instant, puis l’autre me fait sursauter.  Ce n’est pas réel l’apaisement. J’aspire, tordant mon corps dans une position recroquevillée assise. J’observe, d’un œil discret les alentours. Le soleil s’en allant lentement, je suis peiné de ne pas être accompagné. Vasko, tu vas m’énerver. Pire qu’une bonne femme. Son handicape n’étant point une excuse, je languis de le corriger.

Des teintes orangés se reflètent contre la pâleur de ma peau. Une chaleur de substitution à ce visage si neutre, si inexpressif. Quelle ironie d’avoir en amour cette douce teinte. Mes mains glisse le long de mes épaules, enlaçant ma propre personne, je retire quelque grain de sable de mon t-shirt blanc. Je bascule à quatre patte pour venir fouiller dans mon grand sac à dos. J’en extirpe une bière ainsi qu’un paquet de cigarette décidément en mauvais état. Une grimace montrant la peur d’en tirer une cigarette écraser. J’acquiesce un profond soupire de soulagement quant mon regard inquiet croise celui de cigarettes en parfaite santé. J’en prends une, en brûle l’arrière puis tire. Tire un long instant, chassant un moment toute intérêt à mon environnement. Un nuage bien vite éparpillé. J’commence à cailler, mes gambettes finissent par en vibrer lentement. Qu’est-ce qu’il fout. J’ai besoin de me réchauffer, de bouger, de faire quelque chose. J’ai besoin de quelqu’un.
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Lun 11 Juin - 23:36
Le vert de l'horizon

Ce qui caresse sa peau, c'est la douceur d'un soleil qui s'éteint. Les dernières respirations d'un astre mourant, dans l'océan. Et qui glisse, ainsi, de ces lèvres abîmées à ces cheveux sombres et noirs de nuit. Il y a l'odeur de l'horizon, l'odeur du soir, l'odeur des eaux. Comme des soupçons de liberté, de chuchotement, et de sel, qui se mêle, dans la brise.  Et quelque chose qui siffle dans l'air, et le vent, qui bouscule le sable blanc. Le flux, et reflux, de la marée, peut-être. Ou bien des coquillages égarés, ou les souvenirs fantomatiques de quelques pêcheurs. Puis un manteau, rouge, qui claque, comme la voile d'une frégate se perdant dans le Pacifique. Un instant fugace, il a l'envie de s'en débarrasser, et de le regarder, ainsi, s'envoler. Quitter le rouge. Pour n'être plus que blanc, plus que noir. Et voir mourir, au loin, le chaperon. Se voir mourir, au loin, balayé, emporté, par un souffle. Mais il reste là. Le manteau sur ses épaules. Ses talons dans le sable. Et c'est ainsi.

Quelques secondes pour admirer les étoiles naître, et crier, et pleurer, avant de s'endormir, et de briller, pour l’entièreté de la nuit à venir. Vaska sourit. Mais ses lèvres ne bougent pas, ne bronchent pas. Comme congelées, sous moins trente degrés. Lentement, il soulève son bras valide, et tend ses doigts de rapace, ses phalanges distendues, vers le ciel. On s'attend à entendre des articulations craquer, une peau craqueler, quand il pianote dans le vide. Comme si le ciel était son piano. Comme si les étoiles et les planètes étaient des blanches, et des noires, et qu'il exécutait une partition aux proportions cosmiques. Mais aucune mélodie, aucune musique. Ni aria, ni blues, ni cantilène. Le silence éternel. Des espaces infinis. Il frisonne. Il grimace. Et marche, à nouveau.

Une légère oscillation, entre le désir d'une vodka, et l'envie d'un joint. Une légère oscillation, s'enracinant dans le même mal, et le même chemin pour s'en délivrer. Et, la main glissant dans le fond d'une poche, il opte pour une eau claire et transparente. De la glace des pôles fondue en bouteille. Flaque en flasque. Il porte un goulot à ses lèvres qui s’entrouvrent. L'eau coule le long de sa gorge, pour descendre, pour tomber, en lui, et s'égarer. Ils seront deux visages blanchâtres à s'enivrer des teintes orangées de l'horizon, et de ce soleil qui fane lentement. Quelle belle tristesse.

Quand il s'assoit à côté d'elle, le cul s'enfonçant dans le sable, il ne prononce pas le moindre son. Pas de bruit. Pas un souffle. Une silhouette fantomatique, les yeux dans cette obscurité bleuâtre qui l'emporte sur ces lumières crépusculaires. Un feu nucléaire qui se perd. Et la chaleur qui s'efface. Lentement. Lentement. Lentement. Tout n'était que question de seconde. Et de patience. De débat dans l'inévitable. De bricolage dans l'incurable. Mais, au final, il n'y avait que les secondes, lentes, qui l'emportaient, tel le vent. Encore. Quelques. Secondes.

« Et le rayon vert... »

Une touche de peinture, comme un intrus, dans cette palette de couleurs flamboyantes. Une anomalie, comme eux, comme lui. Une réfraction lumineuse dans l'atmosphère. Et, toujours, dans les yeux, la même fascination qu'Helena Campbell. Et voilà qu'il n'y a plus que la nuit. Et lui, une ombre parmi les ombres. La nuit, et la lune, et les étoiles. Et elle, aussi.

« Désolé de t'avoir fait attendre, Yumi. »

Aucune raison, aucune explication, dans son accent russe. Et que dire de plus, sinon qu'il avait joué du piano avec quelques étoiles, seules, et perdues, dans cette voûte céleste ?
Yumi Shinogaï
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Mar 12 Juin - 0:46



_ J’ai le regard pris dans cette tâche de vert. Un instant, mon visage se détends, s’éclaircit puis se renferme en sentant la présence du chaperon. Un petit regard porté sur lui, je le balaye de bas en haut. Intriguant, comme à son habitude, une froideur qu’il nous rapporte tout droit de Russie. J’apprécie sa présence, ne prend la peine de répondre. Inutile, il le regrettera plus tard.
Un instant, je me perd dans l’étendu étoilé qui s’offre peu à peu à nous. Une marée grimpante noyant le silence d’un doux son. Je repense à cette manière qu’à Vasily de caresser l’air. Plusieurs fois témoin de cette absence, je me réjouis d’observer ses techniques de défense. Habile de ses doigts, le reste doit suivre. Cela ne doit pas être simple de survivre, d’achever, de créer des chutes, un bras en moins, il subvient à ses besoins primaires. Je soupire, arrête de penser et décapsule ma bière. Une gorgée, puis deux, je la lui tends, et en profite pour planter mon regard dans le sien.
Une journée en Russie, concentré dans un regard. Un bleu hivernale, un bleu qui donne froid. Un tendre bleu où je me permet d’être noyer. Il me rappelle celui de Morden, mon tendre amour, mon tendre opposé. D’un froncement de sourcil, je balaye cette pensée. Une nouvelle bouffée de nicotine que sans gêne, je me plais à cracher contre le corps de cet iceberg. Une provocation pour plus tard. Je souris, minaude un instant avant de prendre la parole me détournant de lui.

_ Sert toi. J’ai de quoi s’envoler dans mon sac. Puis, j’ai ça…

De nouveau à quatre patte, la clope au bec, je tire du sac deux boken. Deux katanas fait de bois, entretenu, poncé. Les plantant dans le sable, je lui fais signe d’en prendre un. Ma carcasse s’élève doucement. Un craquement que je sens au niveau de ma colonne. Je m’étire, prend le temps de sortir de cet état de paresse. Une étincelle dans le regard, je me recule et retire la cigarette d’entre mes lèvres. Un nouvel écran de fumée qui file, file dans l’air. Je l’observe, croise les bras et reprend.

_ J’espère que ta journée fût paisible car, la tempête approche et tu n’es pas prêt pour ça.

Un petit rire soutenu d’un sourire. La cigarette crame, je l’écrase contre ma chaussure rester au près de mes affaires. Par amour de la nature, je la laisse tomber dans une bière, déjà vide. Me reculant de nouveau, je fais quelque pas, pour l’inciter à me suivre.Une idée me vint, je place derrière mon dos un bras. Ricane puis me met en place. Lançons se premier round, ce premier test. Un premier combat pour me faire une idée.
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Mar 12 Juin - 21:54
Une tempête qui approche

Aussi chaud qu'un soleil mort. Aussi doux qu'une nuit dehors. Et les étoiles en constellation qui se dessinent, par touche, dans le vide. Un vide spatial qui se reflète dans un corps. Comme un silence qui résonne dans des vagues qui grignotent le sable, dans la marée qui vient et qui se retire, qui approche et qui fuit, qui monte et qui descend, lentement. Vient l'amertume d'une bière qu'elle lui offre, qu'il attrape, et dont il boit quelques longues gorgées, les doigts enserrant l'aluminium de la canette, sans le moindre grincement. Puis la fumée d'une cigarette, nuage de nicotine, s'écrasant sur son épaule, comme sur un récif, et remontant, doucement, à ses narines. Un sourire naît sur des lèvre féminines, comme une étoile dans des prunelles enneigées. Et ce sont les astres qui meurent qui brillent le plus. Lumière fugace, donc, faible et pâle, dans l'immensité noire. Son regard qui se lève sur le ciel... Combien éclateront ce soir, pour s'éteindre demain ?

Les mélodies nocturnes se tapissent dans cette voix, qui plante deux sabres de bois dans le sable. Et les étoiles qui se confondent avec quelques grains de beauté sur son visage, un peu. La paresse dans les os de Vaska le supplie de demeurer assis, face à l'horizon. Mais elle s'élève doucement, et s'étire, lentement, et sa voix, à nouveau, s'étend, jusqu'à ses tympans. Journée paisible ? Longue et lente, comme hier. Aujourd'hui et demain, c'est encore la même journée. Ses lèvres reviennent à la canette de bière, qu'il vide, dans un dernier trait à tirer sur une tranquillité latente. Écrasée, déformée, par des doigts, comme des serres, qui se resserres, sur une proie, elle retombe sur le sable blanc. La tempête approche. L'hiver aussi. De degrés en degrés. Un hiver russe, un hiver rude. Neige, glace, stalactites, frisson, des os qui craque et des corps qui glisse, et une brise qui mordille, croque, déchire l'épiderme. Moins vingt, moins trente, degrés, dans le regard. Il se lève, le cœur congelé.

Et sa main qui attrape le boken, quand l'autre reste morte le long de sa cuisse.

La tête incandescente d'une cigarette s'éteint dans l'obscurité, comme ce soleil qui n'est plus. Une lassitude demeure dans ses artères. Son cœur bat, mollement. Le sang circule, lentement. Et c'est un katana sans vitalité qui se dresse entre lui, et elle. Un souffle glisse sur ses lèvres, et valse, et se perd, avec une dernière volute de fumée. Il attendait une soirée calme. De la bière. De l'herbe. Quelques effluves d'une vodka aux goûts des origines. Et il se tenait debout, un pied en arrière, un boken dans la main. Et elle qui l'imitait autant que lui l'imitait elle. Un sourire étirent le coin droit de ses lèvres. Il n'était sans doute pas prêt pour cela. Et c'était tout ainsi bien. Elle était belle comme les ruines d'un immeuble, Nagasaki le matin du 10 août 1945, avec la douceur de son visage et cet ouragan dans le regard.

Et ses doigts qui serrent davantage le bois de son arme. Dans une nouvelle brise, danse la veste de sang du chaperon. Des pluies noires s'écoulent devant ses yeux de glace. Quelques fossiles s'éveillent dans ses entrailles. La perspective de perdre des coups. Et d'en donner. La douleur. Une douleur organique. Une douleur charnelle. Son sourire s'élargit. La tempête approche. L'hiver aussi.

« Je t'attends. »
Yumi Shinogaï
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Mer 8 Aoû - 14:44
Un fracas, un craquement, un genoux à terre



Et le vent s’engouffre entre nos deux corps mettant à jour nos deux visages. La lecture d’une tension sans équivoque et ce petit sentiment d’excitation qui flotte ; ça m’prends les tripes. Tandis que le soleil tire sa révérence, nous ne faisons que commencer. Commencer à se jauger, d’un regard, d’un mouvement trompeur ; ça m’prends aux côtes. Une expiration quand mon corps s’abaisse lentement, une manière de le saluer, lui et son courage. Je ne suis pas amoureuse du kendo pour marquer des points, je me prépare à mieux, à l’adrénaline d’un vrais combat. Un besoin dévorant de mettre à mal mon épiderme, ce besoin obsessionnelle de faire mettre un genoux à terre. Une inspiration quand je me redresse sentant avec joie la moiteur de ma main autour de ce bâton en bois ; je déglutis. Comme excité avant de passer à l’acte, j’ai cette flamme dans le regard et sans crier garde, ça fend l’air. Ça vous bouscule et vous tourmentes, prenant vos tripes et vos côtes dans un broyeur sensationnel. Un pas après l’autre, je dévie le vent soulevant dans un silence mortuaire l’arme au dessus de mon crâne, le dirige avec précision sur mon opposant, créant un fracas quand finalement elle s’écrase sur son bras portant.
Un fracas, très certainement un craquement, je déborde d’une envie de le voir à genoux. Mon corps pivote et avec grâce passe derrière le jeune homme. Noblesse de ne pas en rajouter, je suis plus joueuse à l’instant même. Mon corps s’abaisse, cherchant une oreille, je murmure :

Première leçon Vaska, mon souffle parcourt sa nuque et je reprends , on ne fait pas attendre une femme.

Puis le silence vient. Combien de fois ai-je fais tourner cette question dans ma tête ; celle de la loyauté. Dans un combat, rien ne m’empêche de détruire chaque engagement prit, tant que ma victoire est assurée. Je rigole, comme pincée par cette avidité de contrôle, mon bras gauche tombe le long de ma cuisse. Des doigts qui court son dos, remonte, encore, encore pour effleurer sa peau écarlate et se bras qui finit par étrangler sa proie. Son corps penchera contre le miens tandis qu’avec force je le tiendrai. Un second murmure frôle son oreille :

Deuxième leçon, on apprend des choses ce soir, hein, un sourire animant le coin de mes lèvres, je reprends bien plus bas, tout est permis.

Calme toi, mon cœur. Personne ne te fera de mal tant que je serais là. Tu palpites, t’excites, tout ça pour rien. Mes tripes, par ta faute sont remués d’un nauséeux désir ; mes côtes t’oppressent plus qu’à l’habitude. Mes poumons ne te suivent plus mais on dirait que ce n’est pas la première fois. On vit ensemble, entre misère et rebondissement.
Une expiration, lente quand je desserre ma prise pour reculer d’un pas. Ce petit sourire refuse de s’en aller, c’est pénible mais je suis bien trop excité. Ce soir, je prends une fois de plus, la lune pour témoin. Le combat est une passion qui me détruis, je n’ai pas l’ascendant par pur envie. Par automatisme, par instinct de survie. Alors, je me demande si je suis bien la seule à vouloir survivre à ma propre personne.
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Lun 13 Aoû - 20:21
De l'air dans les poumons

Le silence, et une brise maritime, dans une marée qui monte, s'enfuit, s'en fout. Des molécules salés dans l'air, de l'iode dans les poumons, et les dernières lueurs d'un soleil agonisant. Les couleurs du crépuscules, et les premiers étoiles. Des teintes oranges et l'obscurité de la nuit, des éclats d'astres, sur des cheveux de corbeau, sur une peau laiteuse, épiderme de macchabée. Le silence est une brise maritime, l'écho d'un instant qui vacille, la voix d'un pendule qui oscille. Un tableau de Turner. Les chairs demeurent immobiles, attendent un coup de feu qui ne viendra pas. Les muscles se détendent. Les paupières recouvrent des rétines froides. Des grains de sable glissent, se dispersent. Est-ce possible qu'une chaleur monte dans un corps si froid ? Un frisson, un bras mort, des yeux clos. Il ne la verrait pas venir. Statue de marbre attendant que pioche et dynamite l'esquintent. Pioche, dynamite, et le bois d'un katana. Elle. Avec son cœur qui s'emballe, et cette violence qui se dilue dans ses veines, comme l'alcool que tu ingurgites, la drogue que tu inhales. Statue de marbre attendant qu'elle t'esquinte. Un sifflement dans le vent. Un craquement. Une douleur lancinante, qui s'étend, qui se répand, comme un feu de forêt. Le mercure baisse. Le bras tombe, et le bois caresse le sable. Les paupières grande ouverte, elle n'est déjà plus là. Mais la douleur persiste, comme le vestige de son image. Un sourire se creuse sur les lèvres du chaperon. La douleur emporte ce souffle qui parcourt sa nuque, et le son de sa voix. Il ne la ferait pas attendre bien longtemps.

Juste encore un peu.

Simplement le temps de sentir les phalanges glisser sur son dos. Simplement le temps de sentir ce bras qui s'enroule autour de son cou. Un serpent resserrant doucement son emprise, et un souffle qui s'épuise. Et le mal montant lentement le long de son bras. Vaska ferme les yeux, s'abandonne. A elle. A la douleur. Une ironie amer sort de la nuit, et l'amuse. Fumer, pour oublier la douleur de l'existence, de la naissance, et apprécier la douleur, comme la dernière preuve de la persistance d'une humanité qui demeure. La fuir, et y revenir, et l'aimer. Narcoleptique, et souffrance. Le mercure tombe. L'hiver approche. Son cœur s'emballe. Et, sur son visage, un nouveau sourire, en émail diamant, quand le souffle lui manque, terriblement. Il ne sait pas si c'est le soleil qui se suicide dans des eaux couleurs de noyade, ou sa vision qui se brouille. La nuit les englobe, dans des bras trop froid. Sa bouche s'ouvre à la brise, au monde, au chaos d'étoile. Ses poumons se rétractent, cherchent de l'air, mais n'attrapent pas même le souffle de Yumi qui s'écrase sur sa nuque. Ses lèvres  qui montent et supplient dévoilent des canines de chien errant, seul dans la nuit.

Puis, la brutale entrée de l'atmosphère dans les poumons, qui se gonflent, et reprennent leur rythme. Les cordes vocales ne peuvent retenir un son de satisfaction, de soulagement. Le dos se courbe, le visage de l'épouvantail face au sable. Pas de genoux à terre. Pas encore. Une seconde, et il se redresse. Le fantôme d'un bras qui n'est plus masse ce cou meurtri. L'autre tremble. Du poids de l'arme, du poids de l'excitation, du poids de la douleur. Et un sourire carnassier, comme une fissure dans la glace, qui revient. Il lui fait face. L'hiver est là.

« давай... »(1)

Le carmin d'un manteau de sang claque dans le vent de l'océan. Un corps, comme une balle, perdu. Une arme maladroite frappe le bois, une fois, deux fois. Une longueur handicapante, quand un bokken demande les deux mains pour le manier, le faire danser. Vaska valse avec une jambe de bois. Et c'est un piètre danseur. Mais ce sourire demande plus. Comme ce cœur qui, sous la poitrine de Yumi, pompe de l'adrénaline. Pulsation sadique. Sourire masochiste. L'arme se dresse vers Mars, et tombe, en guillotine, vers un crâne qui demandait à être fendu. Coup bloqué. Un de plus. Le pied gauche pivote, le corps tourne, la jambe droite se lève, et une semelle de Dr Martens frappe le ventre de la jeune femme. Et quand elle recule, il se permet un rire à peine audible, qui se perd dans l'horizon.

« Et si on pimentait la partie, Юмишка(2) ? Celui, ou celle, qui se relève pas, en devra une à l'autre... »

1 - "Davaï", soit "Allons-y".
2 - "Yumishka", diminutif affectif pour Yumi.
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Joué par : Yumi
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Lun 24 Sep - 13:32
Fort


Sonné et rattaché à la réalité par ce dur rire. Sonné quand, inévitable, je me retrouve dans le sable, la main porté à l’estomac. Un premier relent, une toux interminable tant le souffle m’avait été coupé. Je le maudis, intérieurement et extérieurement par le biais d’un regard désenchanté. Un piètre danseur qui subit le coup de la chance, un piètre tueur capable de n’en mettre qu’une. Je ri alors à mon tour, il prend la parole. Du défi pour pimenter la partie, du défi qu’il regrettera. La rétorque ne se fait pas prier, projeté par ce renouveau d’énergie, le corps s’élève de nouveau, empoigne le boken et il chante un couplet aux allures démoniaque :

Deal. Mais, pas ma faute si tu finis sans bras. . . Deal, n’oublie pas de danser ou tu finiras bien bas.

Un nouveau rire pour trancher avec la douce brise nocturne. Animé par l’adrénaline nouvelle, le corps bouge de lui-même. Le regard a quelque chose de nouveau, une émotion similaire à tantôt, une émotion pourtant bien plus forte. Adéquate par cet issu récompensé, la respiration est rétablis. Inadéquate quant à la force utilisé, ça fend déjà l’air. Bien plus aiguisé qu’à l’usure, le jeu en devient lourdement plus intéressant. Un jeu de jambe pour esquiver, taper, rentrer dedans. Mon épaule, bien trop curieuse de rencontrer sa jumelle, s’enfonce contre son torse. Comme habité par l’araignée, le boken tombe au sol puis agile, je lui saute assène un coup de genoux au même endroit que lui, précédemment. Souffre de cette respiration coupé, profite de ce temps ralentis car, ce sera bien plus douloureux d’ici. . .
Sans ménagement, la paume s’écrase contre son front pour le pousser sur le sable. Acharnée et peu enclin à le laisser partir, à califourchon sur son torse, j’y laisse tout mon poids. Une furie qui telle l’hiver rude Soviétique, ne lâche pas l’épiderme. La peau moite contre la sienne, la respiration en accélérer et une sudation excessive. Je le tiens, le garde dans cette position, l’asservis à ma personne. Un petit sourire pour animer le dur visage, je m’abaisse à son cou, le bassin glisse au sien. Les lèvres grimpant à son oreille et la main maintenant à son cou, je chuchote :

Pas ma faute si tu finis sans bras. Tu ne danses pas suffisamment, tu es bien bas. . .

L’enfant rigole et reste un instant là. A la recherche d’une parcelle de peau chaleureuse, à la recherche de l’être humain. Les doigts indiscret, courant à son bras mort, la paume meurtrière, collant à son cou. La carcasse s’élève sur lui, je le dévisage.

Prendre un instant pour écouter la douce écumes percuter nos âmes. Un recul nécessaire quand le corps est en surchauffe ; je brûle. Un tas de raison quant à la brûlure du myocarde. J’étouffe au gré des étoiles, étincelantes et naissantes. Comme à mon habitude, je pense à la lune. Un chat qui vaque entre ruelles et dont le pelage se berce d’une lumière lunaire. J’aspire quand le sable se soulève par le vent des larges. Il pourrait neiger trente ans, je n’en ai cure. Vaska, ne me regarde pas comme ça, si je rougis, tu fonds.
L’enfant rigole de nouveau en se relevant et murmure en retournant sagement à son sac :

Encore, Volk ?

Malice dans le sourire, odeur de nicotine. Une cigarette brûle, audacieuse décision que de s’écarter du combat.
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Mer 26 Sep - 1:03
Corps, encore...

Des fées, mortes, et des lutins, gisants, dans le fond de ses prunelles assassines. Il y a un peu de sable dans ses cheveux, sur sa joue, sur ses lèvres. Et un rire qui éclot, une fleur dans le désert. Il habite le silence de la plage, le silence de la nuit, le silence du ciel. Le silence éternel de ces espaces infinis. Le visage du chaperon rouge se permet, un instant, de s’étendre vers l’univers, des petits bouts de rêves saccagés dans les yeux, des petits bouts d’arrogance sur les lèvres. Un singe défoncé. Un clébard titubant. Goûtes le sable, Yumi. Goûtes le sable, et relèves-toi. L’idiot en veut encore. L’âme russe en redemande. C’est dans les gênes, c’est dans les veines. Et elle se redresse, lentement. Ses cheveux qui dansent, trébuchent, et tombent, dans le noir, lui donnent des airs chtoniens. Et il y a son chant, et son rire, et cette vivacité nouvelle, dans ses muscles, dans la nuit, sur son visage, sur les étoiles, qui fend la chrysalide du monde. Le voilà. Le monde. Papillon déployant ses ailes. Enfer sur terre. La brise, un mistral étouffant, oppressant, sans oxygène. La houle, le fracas sauvage des vagues contre les récifs. Le sable, mouvant, sous les semelles. Et le mercure qui monte dans les thermomètres. Elle transforme son espace. Elle se libère, elle s’exprime. Elle explose, il l’admire. Et les miettes d’elle l’aveugle.

Le bruit du bois, rythme hasardeux, irrégulier, sans métronome. Danse bancale. Vaska sur la défensive. La mâchoire crispée, des gouttes de sueur sur son front, de la rage dans le regard. Chaperon rouge féroce, retardant l’heure de la défaite, l’heure de la mort. Ce n’était pas elle qu’il combattait, mais cette finalité inexorable. Un tour sur lui-même, un katana qui le manque. Une contre-attaque désamorcée, une nouvelle offensive parée, fébrilement. Avec un second bras, sa garde serait plus sûre. Ses frappes, plus assurées. Le boken pèse au bout de son bras. Il bloque, et sa défense s’écroule. Il bloque à nouveau, et elle s’effondre aussitôt. Acculé. Ils arrivent à la fin du morceau. Quelques mesures. Quelques secondes. Quelques notes. Un dernier mouvement de valse, et elle le renverse.

Le voici, à nouveau, ce sable. Adieu le souffle, la respiration, les poumons. Et ces mots, qui s’envolent, d’entre ses dents, ces sonorités et ces jurons russes. Il est bien bas. Un bras en moins, piètre danseur. Quelle genre de créature démoniaque est-elle ? Assise sur ton ventre, succube japonaise, sens le poids de son petit corps sur le tien, et le souffle te manquer d’autant plus. Trouves un plaisir à l’intérieur de ça. Dans ce sable qui s’immisce dans tes fringues, dans cette sueur qui coule sur tes tempes, dans ce cœur qui bat trop fort, dans ces douleurs lancinantes. Une sombre lumière, un feu polaire. Qui t’inonde. Dans cette soumission. Dans cette défaite. Dans ce corps qui s’écoule et se penche sur toi, dans ses lèvres qui viennent à tes oreilles, dans ce souffle qui glisse. Il y a ceci, il y a cela. Il y a Eros, il y a Thanatos. Il y a la sensualité, et la mort. Il y a la douceur, il y a la douleur. C’est ainsi. Elle peut l’étrangler. Elle le caresse. Et il sourit. Parce que cette caresse faut milles suffocations.

Il reste un instant au sol, quand elle le regarde, et s’éloigne. Il demeure, gisant, le nez dans les étoiles. Il retrouve la brise, la houle, la fraîcheur du soir. L’enfer se referme. L’été se termine. Il y a l’odeur du sel qui flotte dans l’air. Les brûleurs s’amenuisent, l’arrivée du gaz est coupée. Il est brûlé, mais pas encore calciné. Il est plus que des cendres, bien que tout juste plus que de la poussière. Il se relève à son tour, calme, mutique, sombre. Volk ? Il est le chaperon rouge, et son manteau, rubis, carmin, sanguin, tombe, mollement, sur le sable. Avec lui, ce t-shirt noir Torse, nu. Volk. Il n’est que le chaperon rouge. Une brindille, frêle, craquant dans le vent, d’os, de tendons, d’ecchymoses et de cicatrices, principalement. Le loup est loin, mais quelque chose gronde, quand il défait les lanières de sa prothèse. Son bras gauche en toc tombe, bruit sourd du plastique dans le sable. Une nouvelle brise, plus fraiche, à en refiler des frissons frôlant l’échine. Sur ses bras, les pores de sa peau se dilate, ses poils se dressent. Chair de poule. Dans ses yeux, il y a le froid et le permafrost des terres sauvages de Sibérie. Les neiges de Moscou, de Perm, de Pétersbourg, de Oufa, de Vladivostok. C’est un autre cercle de l’enfer. Le sien.

Vaska en veut encore. Vaska veut se battre, de toute son âme, et exploser, comme une bombe. Pour ses compagnons de régiment, avant d’être le manchot, il avait été le hooligan. Et pas de ceux qui montrent leur cul sur des terrains de foot. De ceux qui s’esquintent dans les rues sales des vieilles bourgades soviétiques. De ceux qui s’abîment dans les forêts de sapin. Il se jette sur elle, l’envoi au sol, et ils roulent, ainsi, sur le sable, pour se retrouver, rôle inversé, lui, sur elle. Finalement, il y avait bien quelque chose de l’Eros. Quelque chose de sexuel, quand il écrasa ses phalanges sur son visage. Un poing de fer, les yeux brillants, un sourire sadique. Masse noire et blanche écrasant la japonaise. Et lui flaquant un autre coup sur la tronche, avant de se pencher, à son tour, sur elle, et de coller son front au sien.

« Tout dépend de ce que tu veux toi… »


Yumi Shinogaï
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Mar 9 Oct - 15:21
BuiikissuKisamara buikissu


Reviens à la vie £$**/ ! _


Ah. Là la clope au pif, menaçant d’crâmer le rebondie de mes lèvres.
Ah. Là, la clope au bec. Odeur de mer salée et doux bruit silencieux d’un bras cognant le sable. J’aspire une dernière fois, observe sans trop attention le mâle s’éveiller. Je nie l’évidence de la sournoiserie, l’a vie bien vite. Mon corps, propulser vers l’arrière, manque d’avaler la cigarette qui s’écrase avec lenteur dans le sable. Je n’arrive plus à suivre, le crâne lourd d’une nicotine trop forte, les hanches s’enlisent, l’enveloppe roulant. Respirer la mer, tousser l’atmosphère.
Ah. Là, le corps du chaperon au dessus du mien. Vive douleur quand sans crier garde, ça vole contre ma pommette. Un premier coup ; un gémissement. Aucun répit quand le second m’assomme un instant. Un grognement distinct mêlant excitation incongrue et douleur farfelue. J’essaye de reprendre mon souffle, d’ouvrir les yeux pour voir mon bourreaux. Ah, quelle douceur quand nos front se rencontrent, œuvrant à mon plaisir charnelle quand sa voix se dépose tout près, là, de mes lèvres. Mes doigts timides harponnent alors ses bras, du moins, son bras. L’autre main attrape l’air une fois, deux fois, se résigne à poser paume contre sa nuque. Un petit rire toujours aussi enfantin et j’accuse un petit « encore », plongeant sans gêne mon regard dans le sien. Bordel ce qu’il fait froid quand on le regarde. Des touches hivernale dans un océan amer ; harmonieux regard d’un Vasily meurtri.

Le temps est là, passant sans gêne de secondes à minutes. Je n’ose pas bouger ni rompre le contact moite de nos peaux tabassés. J’expire avec lenteur, inspire à la suite redressant ainsi ma poitrine contre son torse. Maligne, intéressé, fougue déplacée, mes ongles martyrise l’épiderme de sa nuque et finalement j’ose. Des lèvres contre d’autres, un sourire bien trop fou contre ses dernières. Cependant elles ne bougent pas comme peureuse de gâcher une fausse virginité. Une pensée bien trop lubrique quand la cuisse de droite remonte, remonte, descend, joue, entre ses jambes. Le yakuza est joueur, souvent perdant, il n’a pas peur, trop peu gagnant.

Ah . . . Là le chaperon contre moi, que j’aime, j’aime, sa froideur extraordinaire.
La pensée franchit la parole. Des mots en désordre, tout ne sort pas. Sèche contre ses lèvres, le goût d’une dernière vodka. Un remontant pour la suite car, il nous en faudra du courage. Un baisé désabusé, la paume offrant caresse le long de son bras jusqu’à sa nuque. Mes doigts se rejoignent, je m’accroche et prend le temps d’aimer ma douce vengeance. Je n’oublie pas la fureur de l’hiver. Des poings à mon visage, une force brutale incontrôlée. La langue tout aussi démonstrative que sa main solitaire. Elle glisse le long de sa mâchoire, c’est salé. L’espoir d’une douce soirée menée d’alcool et d’drogue. Comme au bon vieux temps, comme chaque nuit, comme… Un rire, un genoux s’écrasant contre son entre-jambe. La main à son cou pour le repousser et me redresser, j’expire et soupire. Amusée et bien aisée, prenant l’ascendant sur la montagne, mon pied s’écrase contre son estomac. Une fois et tout comme lui, une seconde fois. L’envie de vomir, gémir, mourir de la perte d’une boule. J’explose d’un rire tourmentant l’océan, une houle pressé de s’écraser à mes pieds. Enfin, la fraîcheur d’une eau qui ne ment pas. Je ne peux qu’observer les dégâts occasionnés, Vaska,je ne perds jamais.

Allez, accentuons notre valse de camés. Les genoux retrouvant le sable, penché au dessus de lui. Là la brise, une nouvelle fois caresse la vive plaie à ma pommette. L’adrénaline présente me rend consciente de chacun de mes muscles. Une douleur visible au coin du visage, rougit et commençant à bleuir. Arborant la folie des nuits estivales, je frémis au prochain mot exprimé :

Encore . . .

Un blanc, encore. Une rencontre de nos regards, encore. Empoigne son cou. Amoureuse de strangulation soudaine. Sert, encore, toujours.

Encore, encore, que je te prouve que je ne perds jamais,
souffle, meurt, pour moi.
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Sam 13 Oct - 1:26
Le sel, le sable, le sang

Un baiser d’eau de mer. Un baiser inerte, et mort. Un cadavre de baiser. Arrosé de sauce soja, et de l’hémoglobine en rouge à lèvre. Trop de sel, trop peu de fougue. Un brin de douceur, dans un mille-feuille de rancœur. Une sucrerie chtonienne. De l’enfer en pâte à sel. Derrière des paupières closes, les yeux de Juda. Le souffle de la japonaise s’écrase et s’enroule sur sa peau, houle contre un récif. Avec sa respiration, il y a sa poitrine qui se gonfle et se dégonfle. Et des doigts qui se baladent sur les friables falaises de sa carcasse, creusant la roche, du bout des ongles. Dans le silence, il y a le vacarme de la bataille, et dans l’air iodé, il y a l’odeur de ferraille du sang, et des attaques à venir. Le parfum de la prochaine bataille. Un peu de poudre aux yeux, et sur le bord des lèvres. Sur sa bouche, la chaleur printanière désirant apaiser un sang sibérien, et sonner la naissance d’une reverdie assassinant un rude hiver soviétique. Tu ne les connais pas, ces hivers. Quand les thermomètres sont en berne, qu’on les enterre dans le fond d’un tiroir. Il fait froid. Que les stalactites tombent comme les champignons poussent. Il fait froid. Que, les dents serrés, tu espères que ni tes oreilles, ni ton nez, ne gèlera. Il fait froid. Et le rouge sur ce visage, ce n’est pas la colère, ni la vodka. C’est le froid. Et ce sourire qui s’étend sur celui de Vaska, c’est l’attente de ton prochain coup. L’impatience. Le goût de la discorde.

« Cука блять (1) ! »

Mais ses lèvres ne goûtent plus que le sable. Une main entre les jambes, le russe se mord la lèvre, les joues, les dents, et la langue, pour ne pas hurler davantage. Le sang s’écoule dans son gosier. Il déglutit son hémoglobine, et quelques insultes. Une douleur cuisante grimpe le long de son estomac, de sa cage thoracique, de son cou, et sa glotte. Du napalm sur les sapins. La neige fond. Des panzers dans Stalingrad. Le grand feu de Saint-Pétersbourg. Le Kremlin en flamme. La place rouge-bûcher. L’hiver s’en va. L’explosion d’un millier de soleil. Nucléaire. Il n’avait rien mangé, donc rien à vomir, si ce n’est cette bave, cette bile jaunâtre. La plage se teinte de rouge. Elle est belle. Cette plage, et elle, qui le détruit, ainsi, et met le feu aux poudres. Putain, qu’elle est belle. Belle à se pendre. Belle à mourir. Mais c’est peut-être ce sang, qui s’écoule, sur le noir corbeau de ses cheveux, sur le sable, qui lui donne ce charme. Elle le paralyse. Elle, ou la douleur. Elle, et la douleur.

Lentement, il y a le souffle qui s’amenuise. Assise sur lui, encore, elle l’étrangle, toujours. Des os et des phalanges et du cartilage autour de son cou. Sa main attrape son poignet, essaye de se libérer de cette prise. L’oxygène, doucement, manque. Les poumons ne peuvent se gonfler, et se dégonfler. Le cœur, s’affole. Des sauts, des sursauts, des mesures loupés, des couac, une symphonie décadente, une harmonieuse cacophonie. Tchaïkovski. 1812. Le retrait des troupes napoléoniennes. Les français en déroute, tel l’air dans son organisme. Coup de canon. Sa bouche s’élargit, essayant de capturer la moindre rafale de vent, la moindre brise. Rien. C’est la fin de l’hiver. La neige ne tombe plus. Les températures brisent la barrière du zéro. Plus de verglas. Il y a la main qui s’affole, essayant d’attraper le cou de la japonaise, sans parvenir à le serrer. Essayant de frapper son visage, sans force. De lui crever un œil, sans pouvoir le poursuivre. La plage s’assombrit, et ses yeux deviennent rouges. Merde. Il ne peut pas. Se résoudre. Elle lâchera. Peut-être pas.

Il y a ses jambes qui tressautent. Les premiers sursauts de la mort. S’il n’est pas le grand méchant loup, c’est parce qu’il n’accepte pas la mort. Il ne marche pas à côté d’elle, main dans la main. Il est le chaperon rouge, effrayé par la péremption de l’être. Il est chien, tout au plus. Un clébard de rue. Un sale chien qui n’aime pas la vie, et a peur du néant. Un chien russe. Pas un samouraï du soleil levant. Son corps se calme, lentement. Son bras abandonne, et retombe dans le sable. Et un sourire nouveau sur ses lèvres. Depuis quelques secondes, il avait fermé cette gueule de chien cherchant un souffle. Et le sang et la bave qui s’amassait là, lui qui ne pouvait déglutir correctement. Il crache. Sur ce visage. Profites de la surprise. Et flanques des coups de poing dans les côtes de la jeune femme. Ses dernières phrases. Les derniers sursauts d’un hiver ne pouvant se résigner au printemps. La prise se desserre, il s’échappe. Et ses poumons explosent dans un grand bol d’air. Pas le temps de respirer, il se redresse pour écraser la semelle de ses bottes sur la joue de Yumi.

Il y a la mer, à deux pas, et, haletant, il attrape ses beaux cheveux pour lui faire goûter. L’eau, le sel, le sable, les crustacés, l’écume. Il n’avait jamais fait tant de bruit pour respirer. Et il ne sait pas, s’il est à l’article de la mort, ou à l’article de la vie. Et elle, où est-elle ? De son unique bras, un genou sur son dos, il enfonce son visage dans l’océan. Vers quel rivage s’envolera son âme ? Une traversée du Pacifique, la beauté d’un voyage d’outre-tombe. Elle devait lui dire bonjour, elle aussi. Dire bonjour à cette salope, à cette mort, qui a toujours le dernier mot, et qui ne perd jamais. Elle, qui sera la dernière victorieuse, quand cette planète aura explosé, grenade à fragmentation. Merde.

Il la relâche. Entre les doigts, il lui reste quelques mèches sombres, des cheveux perdus, arrachés. Il recule d’un pas. Un pas, ou peut-être deux. Et s’écroule, sur le dos. Une dernière vague de froid, qui s’en va, vers les contrées polaires. Un sursaut de vie, ou de fierté. L’honneur d’un chien de rue. L’honneur d’un vulgaire chaperon rouge. Chaque inspiration lui fait mal. Les expirations davantage encore. Et les étoiles qui brillent comme pour se moquer de lui. Il les emmerde. Il a perdu. Une fois encore.

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Mer 6 Mar - 16:07
There’s a demon inside





On en parle de cette timide lune qui t’nargues ? On en parle de cette nana t’étranglant au milieu d’un décor paradisiaque ? On en parle de cette ambiguïté entre nous, de cette lute sans nom et de cette acharnement ?

Non.


On se tape sur la gueule comme deux vieux abrutis qui, après avoir repris leurs souffles, se tiendront côtes à côtes pour compter les salopes d’étoiles.

Je n’ai rien contre toi Vasily mais, te voir agoniser me rend toute chose. Je n’ai vraiment rien contre toi Vasily mais, ne m’en veux pas pour cet affreux sourire plaquer sur ma gueule. J’frémis à l’idée de ta riposte parce que j’me sens en vie seulement en étant proche de la mort. Mais tu ne bouges plus et, ça m’angoisse. Je ne pense pas y être aller si fort, non, ce n’est pas suffisant pour te tuer, pas toi. Alors de ses phalanges meurtrières, j’accorde à ton cou un semblant de répits mais pas une, ni deux, sans un putain de merci, tu me craches au visage. Un sursaut valable, une pluie de coups et ce pied à ma figure. T’y vas fort et ça me plaît bordel.


C’est pas terminé, tu sembles reprendre le rythme. Mes mains s’enlisent quand je tente de me relever et mes jambes tremblent. Une première gorgée soudaine suit un premier cri. La vue m’avait quitté lors de ton coups de pied et mes sens semblent s’effacer. Je comprends très vite où tu veux m’emmener mais c’est un voyage qui m’effraie. Une main fermement accroché à ton poignet et l’autre tapant à la surface, à l’aveugle, qui tente, tente, mais qui ne sait pas quoi faire. Cherchant à te faire lâcher prise en me relevant de mes cuisses frêles mais rien n’y fait, t’y met tout ton poids saloperie. Le genoux sur mon dos et le crâne en feu de cette prise acharné, je me retrouve complètement submergé. La panique se lit sur mes traits et j’entends Ryujin* s’foutre d’ma gueule. Un pathétique être humain hurlant pour sa vie, avalant des gorgées pleines d’iodes et de merdes en tout genre. S’affaiblissant à chaque mouvement, perdant plusieurs secondes à chaque bulle s’échappant. Un malheureux voyage vers l’Enfer où ma place y est chaleureusement réservé. Un malheureux voyage qui finit par me tétaniser et rendre mon corps lourd. J’ai mal putain. J’ai si mal que j’abandonne. Ma main quitte se poignet et tombe à l’eau. Je me laisse couler et tente de retrouver mon calme. Et… C’est soudain si calme. Il n’y a plus que les vagues pour jauger la vitesse de mon cœur. Un bruit sourd mais doux à l’horizon. Une boule salé dans l’fond d’la gorge et une forte envie d’chialer. Une dernière expiration, … Un dernier souffle avant l’Enfer.


La pression exercé sur mon corps s’atténue. Je n’arrive pas à croire en son abandon alors je reste là, encore un peu. Les paupières vibrantes et les lèvres tremblantes. Le temps semble s’être ralentis pour moi mais mon instinct me rattrape. Quittant la torpeur des mers, jouissant de ce regain d’adrénaline. Je me relève, inspire bruyamment et recule de plusieurs pas. Mon cul retrouve la terre ferme et je me tourne pour vomir. Une quantité phénoménale d’eau dans les poumons et un goût amer d’la vie dans les dents. Quelques couinements similaires à ceux d’une chatte ébranlée, puis quelques râles pour retrouver son humanité. Difficilement, j’avale ma salive. Un goût d’bile sur le palet. Respirer : ça me paraît irréel. Après avoir passé quelques minutes sous l’eau, respirer est devenu pénible. J’ai la poitrine en feu et le cœur qui s’affole à chaque rentrer d’air. Déboussolé et prise entre l’envie de l’achever ou de l’aimer. A quatre pattes, glissant sur le sable. Je veux me rapprocher. J’aimerais lui en coller en une et relancer les hostilités mais en vain. Ma main se lève et retombe immédiatement. Mon poing se serre mais ne bouge pas. Je me redresse sur les genoux mais je tombe en avant. La tête la première, elle s’écrase sur se ventre. Puis il y a les bras, dans le sable, ça gratte, ça pique mais ça surtout mal.

Je reste là, à ne plus bouger. Les minutes se succèdent et la respiration se régule. Toujours un goût d’sel merdique aux bouts des lèvres et l’amertume d’un estomac malmené au fond d’la gorge mais ; je suis en putain d’vie.
Maligne et commençant à avoir froid, mon corps se fait tout petit contre le sien. Une petite boule nerveuse au creux de ses côtes et contre son moignon. Je souris légèrement et finalement, coupe ce silence de brises marines.

C’était amusant, . . . merci. Je veux dire, merci de pas m’avoir achevé.

Il ne l’aurait jamais fait mais, un merci n’a jamais écorché personne. Le retour des soupirs, lourde et crevé, je trouve tout de même la force de me relever. Foulant le sable à la conquête de ma serviette resté couché là. Je m’y laisse tomber, retrouve un peu de mon odeur et cherche une clope. Putain, je vie pour crever.
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Jeu 14 Mar - 0:15
Dopamine

Une quantité astronomiques d’étoiles pâles dansent, au-dessus de sa carcasse. Des éclats de rire, des grimaces et des lumières, à des milliards de kilomètres de distance. Le sifflement de l’univers qui s’immiscent dans sa cervelle. Et les planètes qui s’alignent pour le cueillir. La station spatiale internationale et quelques soyouzs en orbite, aussi. Les doigts du chien s’accrochent à des grains de sable, et ses yeux se ferment. Les battements de son cœur se tassent dans sa poitrine. Le sang s’écoule plus lentement dans les artères. Et sa mâchoire se relâche. Il reste les ecchymoses et l’hémoglobine, que l’eau de mer ne parviendra pas à faire disparaître. La douleur, non plus. Mais l’allégresse du combat, elle, s’estompe, dans le ciel qu’il ne contemple plus. Ses yeux sont clos, temporairement. Il n’en pouvait plus des étoiles. Il leur préfère le contact du sable, des particules qui glissent entre ses doigts. Il enterre quelques mèches de cheveux de la japonaise. Là, sur cette plage, provisoirement à l’abris des vagues, de la marée prochaine.

Lentement, l’odeur rance de la faucheuse s’estompe. La mer dépose l’écume, et emporte les émissaires de la mort, avec elle. Les pulsions s’éteignent, comme les réverbères dans la nuit. Ne reste qu’une vie morne qui fleurit entre les organes. Comme autant de nénuphars, de chardons, de nymphéas. Non loin du foie, et de l’estomac. Et les racines autour des articulations. L’écorce des grands sapins sibérien, après un hiver de six mois. Son souffle même est refroidi. Il avait eu chaud, un brin de chaleur. Comme la flamme d’un briquet dansant sous le bout des doigts. Et sa main, qui lâche les grains de sable, pour essuyer le sang qui coule sur son visage. Surprenant, qu’il ne supporte pas l’idée de sa propre fin. Surprenant, qu’il n’aime pas cette sensation de fleur bourgeonnant et explosant en lui. Comme un rejet de tout. Du souffle et de l’apnée. De la lumière et de l’obscurité. D’une chose et de son contraire. Du néant, et de l’existence. De l’affection, et de la haine.

Ne reste que la douleur, omniprésente, omnisciente. La sienne, et celle de la japonaise, qui rampe, sur le sable, encore un peu d’eau dans les poumons. L’odeur du sel se mêle à celle de la sueur, quand elle tombe sur lui. Il attend la réplique. Le prochain coup. Qu’elle piétine, encore, les fleurs, en lui. Mais elle se colle contre lui, tremble de froid. Et les doigts, couvert de sable et de sueur et de sang, glissent dans les cheveux de la japonaise. C’était amusant. Effectivement. Il ne l’aurait pas tué, de même. Ne serait-ce que pour pouvoir recommencer, encore. Et elle aussi, ne l’aurait pas tué. Comme une mante-religieuse maligne, elle sait qu’en ne lui arrachant pas le crâne, elle pourrait, de nouveau, le faire saigner, et l’étrangler. Encore et encore. Le chaperon n’était pas rouge pour rien.

Avec les vagues, c’est l’odeur de la nicotine, du tabac qui brûle, des cendres qui se mêlent au sable, qui emporte toutes les autres odeurs. Au loin, à la dérive. Une cigarette brûlant entre les lèvres de la japonaise. Alors il se redresse et, contemplant le reflet des astres dans l’eau, il tend son bras, comme pour quémander, lui aussi, un bâtonnet de nicotine à glisser entre ses lèvres abîmées, et fumer, dans le cœur de la nuit, le souffle encore court, et les muscles endoloris. Profitant des endorphines et des dopamines qui se sont déversées dans son organisme.

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