N
M

la petite citation

qui fait

grave du bien dans le kokoro

Mayaku

Mayaku, l’idyllique ville nippone, n’est plus. Les guerres de gang, l’avidité et la convoitise du pouvoir, la folie et les flammes, ont tué ce paradis. Et bientôt, ça sera votre tour.
 
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Morgan Marshall
Morgan Marshall
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Lun 5 Juin - 16:48


Sois un modèle pour les fidèles,
en parole, en conduite, en charité,
en esprit, en foi, en pureté.

— 1 Timothée 4-12





EXT. QUARTIER NORD, FÔRET — SEIZE HEURES — JOUR

La silhouette déambulait d’arbres en arbres. Les tremblements l’envahissaient. Il y avait ces troncs. Il y avait ces brindilles sous ses pieds nus. Ça craque. D’arbres en arbres il se mouvait, ce corps désarticulé. Ça craque à chaque pas. Vent au vent les sonorités rauques de sa voix, celle qui hurlait par le manque, elle voltigeait. Il se laissait crouler contre chaque tronc d’arbres qu’il croisait. Il pensait qu’ils allaient le retenir, mais il devait s’efforcer de se maintenir à eux par ses frêles doigts. Christal non loin de lui savait ce mal essentiel. Christal n’aimait pas vraiment les Marshall, mais l’aimait lui. Christal, savait. Alors, Morgan hurla librement. Morgan, savait. Alors, Christal l’attendît.

EXT. FÔRET, CONTRE ENVER —SEIZE HEURES TRENTE — JOUR

Puis, l’herbe fouetta leurs corps peu vêtus, chatouilla le creux de leurs pieds marqués par la terre. Il avait contre son corps celui de Christal. Collé l’un à l’autre sans la moindre gêne, comme un frère et une sœur, à la seule différence que leur proximité était tournée vers quelque chose de plus profond, de plus intime encore - Par intime on parlait de notre intimité, celle que Dieu avait décidé de leur donner. Entre ses mains, il avait sa chevelure aussi blonde nordique que la sienne qu’il tressa de plumes, de perles, de morceaux de bâtons trouvés de-ci, de-là de leur escapade. Contre son bassin les jambes de Morgan s’y étaient entourés et il tressa de ses doigts de fée. Mèche, plume rose longue et douce, mèche . . . Le cœur de ces bois leur appartenait autant qu’il ne leur appartenait pas. C’est ce que Christal lui avait dit. Elle lui parlait quand elle avait des choses à dire, Christal, sinon, elle ne parlait pas. Christal n’aimait pas qu’on l’appelle Christal, en vérité, elle ne supportait pas son prénom et il comprenait que lui aussi, il ne le supportait pas. Il y avait pleins de choses à apprendre d’elle. Elle appréciait le silence, non, pas celui qui se résumait à faire tomber vos phonèmes – la plus petite unité discrète ou distinctive que nous puissions émaner – plutôt imaginez que vous êtes une stalactite. C’est dans ce silence-là que nous aimions nous plonger. À l’horizon rien qu’une vaste étendue d’herbe, qui me paraissait aussi verte que celle en Angleterre, et ces arbres. Je crois qu’il y a des faux prêcheurs, et . . . nous. Je dis je crois parce qu’on n’est jamais certain, on a pas la vérité universelle. Peut-être que ces faux prêcheurs qui s’insinuent dans les failles de Mayaku sont nos sauveurs envoyés par Dieu pour gérer les problèmes de l’univers. Est-ce qu’aller contre eux, fait de nous des hérétiques ? Ou est-ce gravé dans notre destiné d’agir autrement pour mesurer combien nous sommes importants ? Christal savait pour mon addiction. Christal connaissait Aiden, non pas parcequ’elle l’avait rencontré, mais parce qu’elle m’avait écouté parler d’elle tellement de fois qu’elle savait parfaitement peindre son portrait. Est-ce eux ou nous qui sommes contre le monde ? Il laissa flotter la question sans nécessairement besoin de réponse et continua. Pour moi, ma façon de revenir en contact avec l’humanité, c’est de montrer aux personnes combien elles sont importantes. Je me situe entre Moïse et Némésis, je suis celui qui montre aux Mayakoïtes qu’ils peuvent échapper à leur situation de conditionnement humain, fais d’eux une nation et les conduis aux portes de notre Mayaku personnifiée par la loi d’équilibre du monde. Et je ne suis pas le seul précurseur de ma pensée, j’ai Aiden. Elle m’a fait prendre conscience que le meilleur chemin à suivre est celui que nous voulons, par la joie à transmettre à chaque personne que nous croisons sur notre voie et leur insuffler ce même air positif que nous respirons. C’est elle qui m’a initié à m’interroger sur la vie. Par extension, Aiden m’est une personnification de Dieu. Alors que j’étais protestant, cela veut dire que j’ai deux dieux. Je me demandais si je suis polythéiste. Mèche, plume rose longue et douce, mèche . . . Ma vie se créait autour d’un mouvement esthético-artistique et la part de politique y est autant infime qu’une particule de poussière d’étoile. La politique de la déconstruction constructive, la politique pour la non-politique. Les yeux bleus de Christal me dévorèrent et il lui sourit, il avait envie de lui dire : Je reconnais la nature et les animaux. C’est quoi ton animal totem ?


Dernière édition par Morgan Marshall le Sam 24 Juin - 16:20, édité 1 fois
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Jeu 15 Juin - 23:03
Elle a son écharpe qui s'enroule dans le vent. S'échappe entre les filaments de ses cheveux blancs. Il y a dans le ciel quelque chose de duveteux, un élan de lucidité pour trois secondes de confusion. Et les chants des merles, et la couleur du feuillage à travers les rayons d'été, le parfum suspendu d'une jolie fille sur la chaussée. Une jolie fille.
Entre le bitume et le ciel, elle avait toujours été une fille de la ville, une fille des passages piétons et des feux rouges. Elle arpentait les trottoirs avec l'agilité de l'équilibriste, toujours à moitié virevoltée, toujours à moitié exaltée. Elle aimait ces cages de verre et d'acier, ces secondes miraculées au-dessus des cieux, tout en haut des buildings. Toute cette tension élaborée, ces cinq minutes dans l'ascenseur à patienter, trépigner, la gorge nouée par l'anxiété de l'attente, par l'excitation des petites filles. Lorsque les portes s’ouvrirent, la lumière du dehors l’éblouit. Le monde s’étendait là. Juste en dessous de ses pas.

La liberté vierge lui donnait le vertige.

L'irrésistible moment sonnait lorsque le vent l'emportait, brutal et froid. Lorsqu'elle sentait tous ses vêtements s'envoler autour d'elle, claquer le long de ses jambes. Lorsque son propre corps avait l'air de ne plus faire partie de cette gravité, qu'il suffisait qu'une volute s'enroule autour de sa cuisse, glisse le long de son nombril, lui caresse la gorge. Pour l’'attraper. L'envoler. Elle n'était plus que hauteurs de cheveux et de tissus, lorsqu'elle lève les bras, elle sent son cœur s'évader. Toute son âme vagabonder. Lorsqu'elle regarde au loin, il n'y a que ces dizaines de tour surplombant cet immense désert de végétation. Elle était en haut, tout en haut, le plus haut.
Elle était en haut.

Elle aurait aimé qu'il soit là, qu'il la regarde au loin, qu'il sourit. A moitié dévorée, elle se rapprocha de la cage d'escalier, lorsqu'elle se tordit en deux pour tirer la lourde porte, tout le souffle s'engouffra dans le couloir. Happée par le vent, elle se retourna pour lui offrir un dernier adieu et la porte s'était déjà refermée sur elle.

Les cheveux enroulés autour de la tête, son pas faible l'amena à la lisière du bois du quartier Nord. Elle n'avait pas entendu, elle avait senti. Il avait ses habitudes et il hurlait souvent sa peine dans les coins environnants. Ses multiples tentatives de sevrage, elle les avait toutes endurées, assise à son chevet, essuyant son front trempé de toxines, posant ses doigts sur ses mains tremblantes, enlaçant de ses yeux clos tout son corps fébrile. Lorsqu'il criait, sa peine restait dans sa gorge, il n'y avait aucune autre façon de l'expier, il n'avait aucun autre moyen de le montrer.
La vérité, c'est qu'il n'avait jamais vraiment eu envie de s'arrêter.
Il était un être d'excès. Et lorsqu'il posait ses mains amoureuses sur son menton de collégienne, il oubliait la tendresse pour lui offrir toute sa douleur et sa rage. Lorsqu'il souffrait, il exigeait qu'elle souffre à ses côtés. Elle n'avait jamais refusé. Elle attendait toujours le moment d'embrasser la souffrance, elle aussi.

Ses pas la portèrent derrière un vieux pin abimé, ses branches cassées, son écorce éraflée, tout son être fait de nœuds et de stries. Il était là, assis contre son tronc, son tronc contre son tronc. Il avait fait corps avec lui.
Elle tenait dans ses mains les lanières de ses chaussures, ses pieds nus arpentaient la mousses et les rochers. Lorsqu'il la vit, il ne sourit pas, sa main vint lui attraper la gorge comme il aurait attrapé un chaton trop excité. Et ils firent corps, ensemble. Elle avait laissé tomber ses talons rouges sur le sentier.

Quand il ouvrit la bouche, ses lèvres arpentaient des mélodies a capella à peine chantées. Ses doigts délicats qui n'avaient jamais travaillé arpentaient ses mèches à elle qui n'étaient jamais coiffées. Il lui offrait les détritus de la nature, les plumes mortes des si beaux oiseaux, les fleurs à peine cueillies, déjà éteintes. Ses morceaux de bois défunts. Toutes ces merveilles, cadavres magnifiques ravivant l'éclat du blanc de son être. Apportant la couleur. Luisait à travers le bleu de ses yeux.

—Haha. Drei. Redescend. Où est-ce que tu vas chercher tout ça ?

Elle savait.

— Tu seras un Dieu lorsque je t'aurai ressuscité.
— C'est elle qui m'a initié à m'interroger sur la vie.

C'est elle qui t'a initié à t'interroger sur son cul.
Dans un souffle, elle sourit de ses lèvres fines et chaudes. Sa langue était collée à son palais depuis tellement de temps. Elle sentait l'air entrer dans ses narines et redescendre se confronter à sa langue, s'engouffrer dans sa gorge. Se perdre dans ses poumons.

— Ne te laisse pas faner Drei.

Elle se retourna lentement, pour ne pas brusquer son monologue. Elle écoutait. Elle écoutait. L'ardeur résonnait dans son coeur en fausses notes. Mais elle n'avait pas la place pour laisser s'échapper les mots creux qu'elle avait en tête. Elle posa son nez sur sa joue rosie par le froid et l'humidité. Les branchages et les plumes ornant ses cheveux cliquetèrent en bruits singuliers, élégants. Le vent venait de se lever.
Ses yeux dans les siens. Les siens dans les siens. Trois corps une entité. Le bois et la chair.

Avec lui, elle devenait une fille de la nature.

— Je reconnais la nature et les animaux. C’est quoi ton animal totem ?

Autour d'eux, la nature devenait indiscrète, s'éteignait dans un silence d'outre-tombe. Ses cheveux retombèrent lentement au creux de son cou, il semblait que les feuilles s'étaient arrêtée de bruisser. Il ne restait plus qu'eux à arpenter insouciant ces volutes de terre chaude et humide. Le monde autour était aux abois. Il épiait. Il écoutait.

— Je serai un fan. Drei, on ne grandira jamais.

Jamais.


Dernière édition par Christal Marshall le Ven 23 Fév - 18:36, édité 1 fois
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Mar 27 Juin - 19:54

EXT. FÔRET, CONTRE ENVER —SEIZE HEURES TRENTE — JOUR

Elle serait un fan. Un animal frêle et mignon ; aurait toujours ses tâches de rousseurs – blanches – au travers d’un poil soyeux ; resterait élancée dans sa démarche ; laisserait derrière elle ses petits pas dont il serait premier à les reconnaître. Enver, qu’elle soit humaine ou animal, derrière sa mignonnerie, restait une redoutable prédatrice, tu sais Enver, qu’il lâche enfin, détaché du rapport à l’enfance qu’elle venait d’énoncer. Le silence. Morgan, importé par l’allure à laquelle se déplaçait les nuages au-dessus de leur tête, je ne vais pas attendre auprès du temps pour requérir à ma résurrection. Il abaissa son visage au sien. Il lui sourit à pleine dents ; ces dents du bonheur, cet air innocent et déluré qui n’appartenait qu’à lui. Il savait ce qu’il avançait. Yumi Shinogaï avait une faveur à tenir. Elle avait la renommée du blond à faire au cœur de la politique. Une négociation où lui s’en sortirait en bons termes avec la Secte. Son index s’entortillait nonchalamment entre la chevelure blanche de sa petite sœur adoptive. Je suis supposé être mort. Après Dreiden, on pouvait compter les Yakuzas, Keishichō, amantes, clients du tribunal trahis sans scrupule et même les mouvements terrer dans l’ombre à Mayaku cherchant à obtenir les rênes de la ville. Figure-toi la nuit. Il lui attrape le menton par l’index et pouce, forçant son intéressement vers le ciel. Contemple. Qu’est-ce que tu vois ? Il savait qu’elle savait ce qu’elle voyait. Alors ils s’imaginaient ensemble une nuit bleue et claire. Aucun nuage. Une étendue immense de liberté. Une étoile. Un astre inatteignable appelé astre polaire. Elle indique la direction de ma vie. Elle me guide vers le Nord. Il en était convaincu. Personne ne lui ferait entendre un autre discours. De tout évidence, personne sauf lui ne possédait sa vie comme il se moquait bien de posséder celles des autres. À vrai parler, peu de monde avait envie de s’en préoccuper tant elle était désenchantée et déstabilisante. Il avait à présent porté ses doigts un peu plus bas que ses épaules. Ils observaient ensemble le ciel de leur journée passante. L’étoile polaire n’a jamais été fixe, elle changeait sur une période imperceptible à l’échelle humaine. Elle représentait la part d’imprévisibilité qui se dégageait de la vie de Morgan. Pour lui, cet étoile était d’une profonde symbolique. Tressant les mèches de sa partenaire, il dodelinait de la tête amusée par un rien de la vie. Ses doigts tremblaient encore, moins que précédemment, il semblait plus calme concentré. Le tronc contre lequel ils se trouvaient possédait un large diamètre. L’écorce creusait le dos du blond, mais il aimait faire corps avec la nature. Cela ne lui posait pas de problèmes. Ses yeux à demi-clos constataient qu’Enver demeurait là à l’écouter. Au fond de lui, il éprouvait une gratitude envers elle. Peu de monde l’écoutait en temps normal parce qu’il était tout simplement différent. Autour de Dreiden, il s’était créé une réputation à Mayaku où personne ne saurait précisément dire ce qu’il a en tête, pas même Christal. Demandez aux membres de la Secte, certains s’affranchiront avec doute, disant qu’il mentirait sur sa dévotion à celle-ci.

EXT. FÔRET, LES GALETS — DIX-SEPT HEURES — JOUR

Il termina de triturer la chevelure de sa partenaire pour glisser ses doigts le long de ses bras. Leurs bouts s’arrêtèrent à ses poignets et il l’entraîna contre lui dans un balancement représentatif de la nausée qui l’envahissait au même moment. Il n’était plus à une sensation de tournis près. Il l’entraîna avec lui. Leurs pieds nus balayaient l’herbe. D’arbres en arbres, de montée en montée, il l’amenait à découvrir des lieux insoupçonnés de ce bois. Ils montèrent des allées où les escaliers étaient recouverts par la nature. Ils emportèrent avec eux des secrets. Il l’arrêta face aux montagnes du quartier Sud. Il y a sa main qui tenait son poignet. Son regard était déterminé devant ce nouveau paysage empli de sagesse. Il décida de la laisser en plan – Enver en était habituée – pour se mouvoir de galets en galets entre lesquels un ruisseau coulait. Un incorrigible solitaire.


Dernière édition par Morgan Marshall le Sam 24 Mar - 13:05, édité 3 fois
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Mer 30 Aoû - 17:13



Cette seconde d'inattention. La tête qui s'enveloppe d'un voile opaque. Etouffant. La fatigue qui s'empare de la gorge et qui remonte jusqu'au plus haut du crâne. L'inconfort. La gêne. De l'air de l'air.
Les soubresauts de leurs pieds dans l'herbe flétrie s'aventuraient au milieu des bruits de la nature. Ses mains glacées dans les siennes. Le corps chavirant, ancré sur des pieds volubiles. Aérien. Elle le suivait parce qu'il tenait sa main. Parce que sa peau était reliée à la sienne par cette traction de ses bras. De ses muscles et de ses os. Ils avançaient et le soleil se retirait. Ils marchaient. Ils couraient. Enveloppés par les feuilles et les épines, les fourmis et les pommes de pin. La vérité, c'est qu'ils avaient déjà emprunté cette pâte d'oie, ce chemin caché derrière ce bosquet, gravis cette barrière des centaines de fois. Elle mimait la surprise et l'appréhension comme un ange. Elle le laissait toujours lui montrer le chemin.

Drei. Lorsque la plante de ses pieds s'aventura sur les galets, son corps ne put s'empêcher une minuscule torsion de douleur. Son cou rentrer légèrement dans ses épaules. Ses genoux fléchir à peine sur la droite et ses doigts se tendre subtilement. Il marchait hagard, chaque pierre formant un labyrinthe sous ses pas. Lorsqu'il la lâcha, son corps suivit le mouvement. L'immobilité avait quelque chose de savoureux, sur la berge, un petit ruisseau clapissait entre les fourrés et ses pieds. Elle aurait presque pu l'enjamber en un souffle.

Elle laissa tomber ses chaussures.

Dans le ciel, la lumière divine s'évertuait à rosir, à se réverbérer contre chaque nuage, à se diffracter à travers les goûtes d'eau. Les hauts rameaux découpaient le paysage en tâches d'encre, les entourant de bruissements clairs. La clairière dans laquelle ils s'étaient échoués ne laissait que peu d'espace au ciel. Il s'évadait partout au-dessus d'eux. Elle montait avec lui, elle respirait.

De l'air.

Un morceau de bois se détacha de ses cheveux.

Il s'effondra sur la terre.

Chaque chose avait sa place. Les pans de sa robe tombaient mal sur son corps frêle. Lorsqu'elle fit un pas, tout son être semblait se briser en une seconde ; Elle venait de s'écorcher sur un galet. Une rivière de galets qui les séparait.

Ses doigts glissèrent sur les bretelles de sa robe, son épaule, la peau de son avant-bras, ses coudes et ses poignets. Le tissu s'accrocha un instant à sa nuque avant de tomber sur la pierre. Elle ne pouvait plus faire un pas. Sa chair délicate, exposée, le coton bleu roi de ses sous-vêtements, le frisson sur ses cuisses. Il y avait toujours quelque chose à franchir. Lorsqu'il la laissait derrière, elle n'arrivait jamais à le rattraper. Une porte fermée, la capuche d'un manteau, des lunettes de soleil trop sombres, une rivière de galets. Inaccessible.

— Morgan. Tu m'amènes à la rivière ?

Alors, elle le réclamait. Lui faisait détourner les yeux du monde. L'encrait de nouveau dans cet ici et maintenant. Brutal mais en sa compagnie.

— S'il te plait.

Si tu veux bien.

— J'aimerais bien me baigner.

Avec toi.
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Lun 25 Sep - 20:49


EXT. QUARTIER NORD, sur les galets — SEIZE HEURES — JOUR

Et alors que mon regard se détournait vers elle, je restais surpris. La trouver là, découverte, Enver dénudée, elle ne portait que ses sous-vêtements bleu roi. Ancré sur sa silhouette longiligne, fine, ça me laissait coït, Morgan. Tu m'amènes à la rivière ? Elle avait cette voix ferme et douce à la fois. Celle que j’avais le plus envie d’ignorer, rien que pour voir jusqu’où je pouvais aller. Rien que croire qu’agir en pire des connards l’amènerait fatalement à s’accrocher pour me faire capituler et m’intéresser à elle, ça me faisait tripper. Enver, en vrai, je l’insupporte, S'il te plait. Qu’elle avait ajouté, alors que je m’étais retourné, prêt à retrouver la cime des arbres du bout de mes cils papillonnants. J’entr’ouvrais les lèvres, inspirait les senteurs des arbres venant à moi par une brise douce. L’eau faisait des clapotis, je soupçonnais quelques poissons chinois dedans. De cette idée, mon corps s’abaissait à l’eau. Je m’accroupis, le bout de mes doigts touchèrent la surface. Je contemplais mon reflet et un des poissons que je cherchais sauta à quelques lieux de moi. D’un mouvement brusque je retombe sur mon coxys et écarquille les yeux. Un regard pour Enver, l’étendue d’eau, et j’éclate de rire. Elle se trouvait toujours sur son galet, si menue la Enver, J'aimerais bien me baigner. Je reprenais ma position accroupis, croyant que le poisson allait réapparaître, j’avais tort. J’attendis bien 5 minutes. Mon visage penché légèrement sur le côté. Immobile. Ma capuche me retombait sur le visage, je ne voyais pas grand-chose en vérité. Mes doigts s’immergèrent à nouveau à l’eau. Elle était pas si chaude, restait cela dit, acceptable pour s’y baigner. Me redressant, j’ôtais soigneusement ma capuche en pointe, le tee-shirt noir que je portais en dessous et mon skinny, puis mes baskets.

EXT. QUARTIER NORD, à la recherche d'Enver — SEIZE HEURES — JOUR

Mes cheveux commençaient à pousser. Ils déferlaient jusqu’à mes omoplates, je me décidais à les retenir à une main alors que je marchais en sa direction. Si frêle, Enver, je la récupérais entre mes bras, fit un sourire en coin très prometteur, tu aimerais te baigner, aeh? Tu n’as pas idée de dans quoi tu t’es mise, Christal, et là, et seulement là, après lui avoir clamer son prénom préféré à la figure, ma petite sœur rencontra les airs pour retrouver les eaux claires. Naïvement, mes yeux l’observaient entre les deux éléments jusqu’à voir son corps se faire submerger par les eaux. Je vins la rejoindre, une fois assurée qu’elle ressorte la tête de l’eau, pour plonger et nager vers elle. J’attrapais ses cuisses et l’entraîna encore une fois dans les profondeurs. Moi, je ressortais la tête de l’eau et décida de nager expressément jusqu’à la petite chute de l’endroit.

EXT. QUARTIER NORD, sous la chute — SEIZE HEURES VINGT — JOUR

Là-bas, il se tenait une petite chute. Quelques grosses roches sur les hauteurs, des feuilles qui recouvraient la cascade. Le lieu était magnifique à qui savait observer la nature. On entendait quelques oiseaux, cela dit plus tellement, une fois sous la chute en elle-même. Les poissons chinois nageaient par deux ou trois, ça dépend. La force de la chute se ressentait sur mon squelette. Je crois qu’Enver n’aurait pas la capacité à la résister. Je crois. Sous le déversement de l’eau, je me tenais, les yeux fermés et les bras tendus, les mains voulant atteindre les hauteurs. Je ne sais pas si c’était une bonne chose, dans mon état, de rester sous autant d’eau. En vérité, la brume émanant du fracas de l’eau contre sa surface, m’oppressait. Je me noierais presque, je l’aurais fait, peut-être, si Enver n’était pas là. Un sombre idiot, comme elle se plaisait à me le rappeler, à sa façon, tu peux sentir l’eau, toi? Mon rachis cervicale part de mon corps, Enver. Il part, tu sais, il part vraiment.
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Ven 23 Fév - 18:41


my high heels made me stumble on my knees,
stumble stumble.


Dans l'eau, elle ne voyait que son petit nez retroussé effleurer la surface, ses cheveux onduler lentement et se disperser tout autour de son visage poupin. Il y avait un nénuphar qui flottait juste à côté, qui le berçait comme il la berçait. Elle comptait les bulles qui remontaient doucement à la surface, qui explosaient après avoir retrouvé l'air. Elle voyait sa gorge close au fond des flots, au fur et à mesure qu'il coulait. Que sa cage thoracique se vidait. Tout son corps longiligne qui tremblait... ou était-ce l'eau qui tremblait tout autour de lui ?

on my knees.

Lorsque son corps remonta à la surface, l'air tout autour d'eux fit frissonner le lac et leur peau à l'unisson. Il laissa sortir une main glacée et la posa sur sa jambe. Glacée, elle était glacée.

— Tu peux sentir l’eau, toi ? Mon rachis cervical part de mon corps, Enver. Il part, tu sais, il part vraiment.

Enver, non tu ne savais pas, pas vraiment. Depuis plusieurs minutes, tu n'avais plus pieds, plus pieds avec lui. A milieu de cette forêt perdue tu t'étais perdue avec lui. Il parlait cette langue que tu ne comprenais pas toujours. De sensations que tu ne pouvais pas imaginer. Tu avais toujours gardé les pieds sur Terre et il avait toujours gardé les yeux rivés au ciel. Sur tes talons aiguilles, tu as essayé de t'élever, tes bras tes jambes aux cieux. Là-haut, là-bas. Quelque part, où il était.

my high heels made me crumble,
crumble cumble.


Elle posa une main sur sa nuque, comme pour le rassurer de son intégrité. Cela faisait plusieurs heures qu'ils n'avaient plus leurs vêtements, plusieurs minutes que le soleil disparaissait à l'horizon. Ils avaient froid avant même d'être entrés dans l'eau. Elle enserra son corps meurtri contre le coton bleu de sa brassière, elle avait toujours vécu avec lui. Elle l'avait déjà fait tomber cinq fois dans les escaliers depuis qu'ils étaient enfants, lui avait déjà brûlé le bout du doigt avec le grille-pain pour lui prouver qu'il n'était pas capable de résister plus qu'elle. Elle avait déjà coupé ses cheveux pendant son sommeil avec ses ciseaux à bout ronds. Dieu merci ils avaient repoussé depuis. Elle avait mainte fois embrassé ses mains alors qu'il se coupait avec tout ce qu'il pouvait trouver.
Ils étaient maladroits, ensemble. Elle se sentait si fragile et vulnérable à ses côtés. Elle savait qu'elle n'avait pas besoin de se protéger.

— Viens, on sort avant que tes poumons s'échappent eux aussi. Je n'ai vraiment pas envie de passer ma soirée à les repêcher.

Elle le lâcha et embrassa son front. Au fond de la clairière, ils avaient laissé leurs sacs, elle s'empressa de l'enrouler dans une grosse serviette brodée que leur mère aimait tant. Elle possédait encore son parfum à Madame Elisabeth, capiteux et hors de prix. Elle avait pris l'habitude de se parfumer dès la sortie de bain juste avant d'appliquer son soin hydratant pour "qu'il pénètre en même temps que la crème". Elle rêvait de sentir le Clive Christian sans même avoir à le porter. Enver faisait la même chose avec des petits échantillons gratuits qu'elle récupérait sur des sites de troc de garde-robe. La vérité, c'est que ça n'avait jamais fonctionné.

— Zhen, je sais qu'elle te déteste comme tu l'envies.

Sur la pointe des pieds, elle s'empressa de lui frotter les cheveux avec ardeur, le forçant à se vouter plus encore qu'il n'avait l'habitude de l'être.

— On va faire une grande fête. A la maison. Et je me déguiserai en faon. Tu aimes bien ce genre de soirée non ?

Elle étouffa un rire, drapant comme une robe la serviette qui sentait deux cent mille dollars autour de son torse.

— On invitera Zhen. Et Reiji. D'autres mecs de la haute que tu connais surement. Des fouilles merde. Des gars trop gentils pour être nets. Des filles avec un décolleté trop plongeant pour être naïves. Personne ne peut résister si c'est père qui signe le carton d'invitation. Tu pourras même inviter Hanka si elle accepte de ne pas venir accompagnée. Je n'ai pas envie de te trouver explosé et défoncé dans le petit jardin anglais comme la dernière fois.

Elle posa sa tête contre son dos, laissant ses joues s'enliser dans le doux parfum. Étrangement, elle se sentait rassurée.

— Il y aura beaucoup d'alcool, des escortes, de la coke. Tu n'auras pas le droit d'y toucher. J'aurai mon appareil-photo.

Elle releva la tête vers sa nuque avec l'étrange certitude que c'était ses yeux grands ouverts qu'elle fixait.

— Morgan. Est-ce que tu comprends ce que je veux dire ?

my high heels,
high high high.
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Sam 24 Mar - 13:05

La clairière abritait une légère brise. Les branches des arbres dansaient entre elles. Un frisson parcouru mon échine. L’eau me quittait. Enver avec sa serviette me força à m’abaisser, possédait ma chevelure entre ses doigts, me parlait politique m’emportant en une voie à laquelle je ne m’étais préparée. Si discrète, je me demandais pourquoi mon intérêt pour Mayaku l’intéressait au point de vouloir s’y intégrer elle-aussi. Elle qui n’avait jamais souhaité rejoindre la confrérie. Celle qui osait s’affranchir de ce que père désirait. Marshall, elle l’était incontestablement pour cette extravagance qui émanait d’elle toute entière.

On va faire une grande fête. A la maison. Et je me déguiserai en faon. Tu aimes bien ce genre de soirée non ? Je serai un renard. Tu feras mon masque, mon déguisement. Elle riait au creux de sa serviette tandis que je revêtais ma chemise ; la boutonnait à chaque prénom qu’elle énonçait. Les yeux à demi fermés. Mes lèvres s’entr’ouvrirent à l’appellation d’Hanka. Hanka. Elle est fuckin’ fantastique. Elle est de loin celle qui maîtrise le mieux l’art social. Je l’enviais pour ce don. J’apprenais d’elle à chaque seconde et chacune de nos aventures devenaient mémorables. J’appréciais, tellement, sa présence. Mon corps basculait en avant pour récupérer mon parfum. Quelques pressions et les éclats olfactifs me retombaient telle la pluie fine. Enver, elle me préparait à quelque chose de grand où j’allais être le centre d’attentions dangereuses. Le pire, c’est qu’elle savait que j’aimais ça.

On va franchir la limite. À mes lèvres, un sourire confirmait l’ambition de ma petite sœur. Bien sûr, je comprenais. Et il n’y avait pas besoin d’en dire plus. Le message m’était claire. Délaissant l’endroit où nous nous étions ressourcés, je m’avançais au travers des bois. Mes pas étaient lassés. Mon visage dodelinait de-ci, de-là, pensant. Enver, en lui tournant le dos, je me fichais bien qu’elle me suive. Elle était assez proche pour m’entendre, trop fragile pour prétendre tout m’interdire. Laisse-moi coucher avec Hanka. Quelques pas de plus. Volte-face vers sa silhouette élancée. Mes doigts attrapèrent ses poignets. Le bleu givre de mon regard s’inscrit au sien pour bien deux minutes. Imposer le silence. Respirer l’air saint. J’insistais sur ce silence, voulait qu’elle se concentre, qu’elle soit avec moi. Tout allait être simple. L’avenir devant nos yeux se dessinait tout aussi délicatement. Ça aurait été dommage de ne pas le faire. Ça aurait été dommage de croire qu’on ne pourrait prétendre à le faire. Enver, poussée par je ne sais quelles croyances, savait pertinemment où j’allais. Devais-je la remercier ? Je ne crois pas, il se mettait à pleuvoir et elle, elle me détestait. Je ne t’en voudrais pas si tu t’attaches facilement, tu sais l’encre de chine à mon avant-bras.
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